Rapport spécial
08 2018

Soutien de l'UE en faveur des investissements productifs dans les entreprises: l'accent doit davantage être mis sur la durabilité

En ce qui concerne le rapport Il importe que la durabilité des résultats générés au moyen de fonds de l'UE se prolonge au delà de la fin des projets afin d'entraîner des retombées positives pour les bénéficiaires et les régions concernés. Entre 2000 et 2013, plus de 75 milliards d'euros ont été affectés au titre du FEDER à des investissements productifs dans des entreprises. Nous avons constaté que, pour une part importante des projets audités, les résultats n'étaient pas durables, ou ne l'étaient qu'en partie. Nous avons conclu que cela était principalement dû au fait que la Commission et les autorités nationales/régionales ne mettaient pas suffisamment l'accent sur la durabilité des résultats dans la gestion, au niveau des programmes comme à celui des projets, que ce soit lors de la phase de conception des programmes opérationnels ou au cours des phases de sélection, de suivi et d'évaluation. Le cadre réglementaire pour la période 2014-2020 a apporté des améliorations en la matière. Nous formulons des recommandations destinées à remédier aux lacunes persistantes, afin d'améliorer la durabilité des résultats dans le cadre des futurs investissements productifs de l'UE.

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Synthèse

Soutien du FEDER en faveur des investissements productifs dans les entreprises

I

Plus de 75 milliards d'euros ont été affectés au titre du Fonds européen de développement régional (FEDER) à des investissements productifs dans des entreprises entre 2000 et 2013, et plus de 68 milliards d'euros sont prévus à cet effet pour la période 2014-2020.

Comment avons-nous réalisé notre audit?

II

Notre audit visait à évaluer si ce financement avait été géré d'une manière qui garantisse la durabilité des réalisations et des résultats, et à déterminer les principaux facteurs ayant une incidence sur celle-ci.

III

Nous avons examiné 41 projets d'investissement productif achevés, cofinancés par le FEDER entre 2000 et 2013 dans le cadre de huit PO en République tchèque, en Allemagne, en Italie, en Autriche et en Pologne. Pour ce faire, nous avons passé en revue les PO sous-jacents aux projets audités et examiné la sélection, le suivi et l'évaluation des projets ainsi que l'établissement de rapports les concernant.

Qu'avons-nous constaté?

IV

Globalement, nous concluons qu'une majorité des projets audités ont généré des résultats durables. Cependant, pour bien des projets examinés, les résultats n'étaient pas durables, ou ne l'étaient qu'en partie, notamment en raison du manque d'importance accordée à la durabilité dans la gestion du soutien du FEDER en faveur des investissements productifs entre 2000 et 2013.

V

Les exigences en matière de durabilité prévues par le droit de l'Union ont été respectées dans toutes les régions où l'audit a eu lieu. D'une manière générale, les projets audités ont produit les réalisations escomptées. Dans la plupart des cas, les actifs achetés ainsi que les autres réalisations existaient encore et étaient toujours utilisés au moment de l'audit.

VI

Au moment de notre visite d'audit, la majeure partie des projets audités produisaient encore les résultats directs attendus, liés principalement à la création d'emplois, à l'amélioration de l'accès au financement et au crédit, ainsi qu'à l'augmentation de la production et de la productivité. Mais, dans un cas sur cinq, les résultats obtenus au moment de l'achèvement des projets n'ont pas duré. De plus, il n'a pas été possible d'apprécier de manière exhaustive le caractère durable des résultats de près de la moitié des projets de notre échantillon au terme de leur période de durabilité réglementaire, car les informations n'étaient pas toujours disponibles, soit parce qu'elles n'avaient pas été systématiquement collectées (ou du moins pas de manière cohérente), soit parce que les documents pertinents n'étaient plus accessibles du fait de l'expiration de la période d'archivage.

VII

Lorsque les résultats n'étaient pas durables, les raisons en étaient multiples. Si dans quelques cas, elles étaient clairement indépendantes de la volonté des bénéficiaires et liées à des facteurs exogènes tels que la crise économique ou des changements dans la législation nationale, dans d'autres cas, elles tenaient à des insuffisances en matière de gestion. La raison principale était l'attention insuffisante portée à la durabilité à différents niveaux de la gestion des fonds de l'UE: les PO n'ont pas promu efficacement la durabilité; les conditions pour atteindre des résultats de qualité à long terme n'ont pas été suffisamment prises en considération dans les procédures de sélection; le suivi et la communication des résultats après l'achèvement du projet ont été insuffisants et les indicateurs de performance utilisés, médiocres; les mesures correctrices prises en cas de non-atteinte des valeurs cibles ou de non-respect des exigences réglementaires de durabilité n'ont pas été appliquées de façon cohérente; la Commission n'a pas suffisamment mis l'accent sur les aspects liés à la durabilité lors de l'approbation des PO.

Quelles sont nos recommandations?

VIII

Le cadre réglementaire a apporté des améliorations en la matière pour la période 2014-2020. Néanmoins, d'autres mesures seront nécessaires pour assurer la durabilité des résultats au cours de la période de programmation actuelle et améliorer la conception des programmes concernés à cet égard pour la période post-2020. En conséquence, nous formulons les recommandations ci-après.

  • Lors de la programmation des PO, les États membres devraient promouvoir l'obtention de résultats durables dans le cadre des investissements productifs financés par le FEDER, notamment:
    • en mettant davantage l'accent sur l'identification et l'atténuation des risques susceptibles de la compromettre;
    • en améliorant l'analyse des besoins des différents types d'entreprises, y compris le besoin de financement public, afin d'éviter l'effet d'aubaine.
  • Lors du processus d'approbation des PO, la Commission devrait porter une attention particulière à la manière dont les États membres traitent la question de la durabilité des réalisations et des résultats.
  • Les États membres devraient améliorer leurs procédures et critères de sélection de sorte que le risque d'effet d'aubaine soit pris en considération et que seuls les projets d'investissement productif susceptibles de produire des résultats adéquats et pérennes soient soutenus.
  • Les États membres devraient assurer l'adéquation et la cohérence du suivi et des rapports:
    • en utilisant des indicateurs prédéfinis et pertinents tant pour les réalisations que pour les résultats et visant à mesurer la pérennité des résultats au niveau des PO, tout en veillant à ce que leur nombre reste raisonnable;
    • en mettant en place des procédures de suivi et d'établissement de rapports à utiliser au moment de l'achèvement des projets et tout au long de la période de durabilité, lesquelles devraient être décrites dans les conventions de subvention;
    • en améliorant la collecte et l'utilisation faite des données pertinentes.
  • La Commission et les États membres devraient faire en sorte que les évaluations ex post au niveau des PO ou à celui de l'UE couvrent, de manière plus systématique, les différents aspects liés à la durabilité des résultats tout au long de la période de durabilité et au delà. Les résultats des évaluations devraient être utilisés pour élaborer les futurs régimes de soutien de l'UE aux entreprises.
  • La Commission devrait veiller à ce que les États membres appliquent de manière cohérente des mesures correctrices clairement définies, y compris des dispositions en matière de recouvrement, lorsque les projets ne respectent pas les exigences réglementaires de l'UE concernant la durabilité.
  • Les États membres ayant fixé des valeurs cibles contraignantes au niveau des projets devraient également mettre en place des mesures correctrices clairement définies et les appliquer de manière cohérente.

Introduction

Investissements productifs et soutien aux entreprises au titre du FEDER

Objectifs politiques de l'UE

01

Depuis plus de 15 ans, l'amélioration de la productivité, de l'esprit d'entreprise, de la compétitivité, de la croissance ainsi que de l'emploi et de l'innovation sont au cœur de l'action menée par l'UE pour faire progresser son économie. Le soutien aux investissements des entreprises dans les régions européennes s'inscrit dans le cadre de deux grandes stratégies de l'Union:

  • la stratégie de Lisbonne de 20001, dont l'objectif était de faire de l'UE «l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale»,
  • la stratégie Europe 20202 qui, depuis 2010, vise à stimuler la croissance et l'emploi à travers différentes initiatives phares, dont l'une est axée sur la politique industrielle en vue d'améliorer l'environnement des entreprises et cible plus particulièrement les PME.

Soutien aux entreprises au titre du FEDER

02

Les stratégies de l'UE pour les régions européennes sont mises en œuvre par l'intermédiaire d'une combinaison de fonds nationaux et de Fonds structurels européens (depuis 2014: les Fonds structurels et d'investissement européens ou «Fonds ESI»). Le plus important d'entre eux, le Fonds européen de développement régional (FEDER), favorise les investissements directs en faveur d'entreprises de type et de taille différents.

03

Entre 2000 et 2013, la réglementation relative au FEDER3 stipulait que le Fonds devait contribuer au financement des investissements productifs permettant la création et le maintien d'emplois durables par des mesures visant également à soutenir le développement régional et local. La Commission définit les investissements productifs comme les investissements en actifs ou immobilisations incorporelles des entreprises, qui sont destinés à être utilisés pour la production de biens et services, contribuant ainsi à la formation brute de capital et à l'emploi. Ces mesures étaient principalement, mais pas exclusivement, destinées à soutenir les PME.

04

Le champ d'application du FEDER pour la période 2014-2020 se limite, en principe, au soutien à la création et au maintien d'emplois durables dans les PME. Toutefois, à titre d'exception, les grandes entreprises peuvent bénéficier d'un investissement productif à condition que cela implique une coopération avec des PME et contribue à renforcer la recherche, le développement technologique et l'innovation ou à soutenir la transition vers une économie à faible émission de carbone4.

Soutien financier important aux investissements productifs au titre du FEDER

05

Les aides directes aux entreprises et à l'innovation accordées par le FEDER entre 2000 et 2020 devraient s'élever à près de 143 milliards d'euros. Cela signifie, globalement, que le secteur privé aura bénéficié d'environ un tiers du montant total alloué au FEDER. La figure 1 montre les dotations aux investissements productifs entre 2000 et 2020, et la ventilation par État membre est présentée à l'annexe I. Selon les États membres et les régions, les taux de cofinancement du FEDER ont généralement oscillé entre 25 % (dans les régions relativement riches) et 85 % (dans les régions plus pauvres).

Figure 1

Dotations du FEDER en faveur des investissements productifs pour la période allant de 2000 à 2020

Source: Commission européenne.

Gestion partagée des programmes du FEDER

06

Les projets relevant des Fonds structurels sont cofinancés par l'UE et les autorités nationales ou régionales. Le financement des projets est soumis aux règles et conditions fixées, d'une part, au niveau de l'UE et, d'autre part, à celui des États membres. Par conséquent, la gestion des fonds est partagée. Dans le cadre de la gestion du FEDER, les autorités de gestion (AG) ont élaboré des programmes opérationnels (PO) et géré leur mise en œuvre, assuré la mise en place et le fonctionnement de leurs systèmes de gestion et de contrôle et présenté des rapports annuels de mise en œuvre à la Commission. En ce qui concerne la gestion quotidienne, ces autorités étaient responsables de la sélection des projets ainsi que du suivi, de la mise en œuvre, du contrôle et de l'évaluation de ceux-ci5.

07

La Commission a quant à elle émis des lignes directrices pour l'établissement des PO. Elle a ensuite approuvé ces programmes et supervisé la mise en place et le fonctionnement des systèmes de gestion et de contrôle dans les États membres. Elle a en particulier assuré le suivi de la mise en œuvre des PO, principalement au moyen des rapports de mise en œuvre des États membres et en participant aux travaux des comités de suivi. En outre, elle a pu demander des informations spécifiques (y compris sur la sélection des projets auprès des AG) à tout moment jusqu'à la clôture définitive des programmes.

Durabilité des résultats des projets

Le concept de durabilité

08

Dans le présent audit, nous définissons la durabilité comme la possibilité de maintenir les avantages engendrés par un projet longtemps après l'achèvement de celui-ci. La principale indication qu'un projet a conduit à des réalisations et des résultats durables est le flux continu des avantages nets qu'il apporte après son achèvement, tant pendant qu'après la période réglementaire de durabilité (voir points 12 à 15). Les investissements productifs cofinancés devraient générer un retour financier et économique sur les coûts investis, contribuer à accroître la production, la productivité, l'emploi, la compétitivité et l'esprit d'entreprise et encourager l'innovation. Les opérations soutenues devraient également apporter des avantages à long terme aux régions dans lesquelles elles sont mises en œuvre.

09

Dans le contexte du présent audit, les réalisations devraient s'entendre comme les éléments livrables d'un projet (activités, services, exploitation des installations, connaissances et compétences). Les résultats sont les changements pour les destinataires directs dès la fin de leur participation au projet (par exemple hausse de la production, de la productivité, des ventes, du chiffre d'affaires ou des exportations, renforcement de l'esprit d'entreprise et de la compétitivité, mise en place de nouveaux produits ou services, création ou maintien d'emplois à long terme) ainsi que les effets positifs des projets pour les régions concernées.

10

Dans certains de nos précédents rapports6, nous avons mis en avant les risques en ce qui concerne la durabilité des infrastructures financées par l'UE, y compris les problèmes liés au maintien des réalisations et résultats des projets. Le manque de durabilité et le manque d'attention portée à cet aspect de la gestion des projets peuvent réduire l'efficacité des interventions publiques.

11

Assurer la durabilité implique de développer une analyse approfondie et une stratégie bien établie au stade de l'élaboration d'un programme ou d'un projet. Des mesures préparatoires importantes peuvent être prises dès la phase de planification afin de déterminer ce que l'on souhaite atteindre et maintenir à long terme à travers le financement d'un investissement spécifique. Cela nécessite un suivi approprié tout au long du cycle de vie du projet et au delà. Cela suppose également des institutions stables ainsi que des bénéficiaires privés qui garantissent qu'un appui efficace est apporté sur le plan de la gestion pour assurer la continuité des opérations durant le cycle de vie économique du projet. Selon une étude du Parlement européen7, l'intérêt porté par le secteur public à la question de la durabilité dans le contexte des Fonds structurels et de cohésion ayant été limité, seules des données incomplètes sont disponibles sur le caractère durable des résultats des projets cofinancés par le FEDER.

Le cadre réglementaire

12

La réglementation de l'UE relative au FEDER prévoit une exigence de durabilité minimale. De manière générale, les entreprises sont tenues de conserver les réalisations des projets et/ou les actifs achetés pendant une période de cinq ans (ou exceptionnellement de trois ans pour les PME8 si l'État membre en a décidé ainsi) si elles veulent éviter le recouvrement du cofinancement attribué au titre du FEDER. Étant donné que la durabilité réglementaire ne s'applique qu'aux réalisations et aux actifs achetés et qu'elle couvre une période maximale de cinq ans, elle diffère du concept de durabilité expliqué ci-dessus et utilisé dans le cadre du présent audit.

13

L'exigence concernant la période de durabilité minimale est devenue de plus en plus stricte au fil du temps. Au cours de la période 2000-2006, les autorités de gestion étaient tenues de recouvrer le cofinancement du FEDER correspondant et d'informer la Commission si un projet connaissait une modification importante dans les cinq ans à compter de la date de la décision de subvention9. Entre 2007 et 201310, les exigences juridiques étaient similaires, mais le point de départ pour le calcul du délai de cinq ans était la date de l'achèvement du projet et non plus celle de la décision de subvention. En outre, une sanction était prévue pour les entreprises ayant délocalisé une activité de production à l'intérieur d'un État membre ou vers un autre État membre.

14

En 2010, le champ d'application de l'exigence de durabilité a été réduit aux opérations consistant uniquement en investissements dans des infrastructures ou en investissements productifs. De plus, afin d'alléger la charge pesant sur les bénéficiaires à la suite de la crise économique, une exception à ces dispositions a été introduite en cas d'arrêt de l'activité productive à la suite d'une faillite non frauduleuse11.

15

Une autre innovation importante concernant les exigences réglementaires de durabilité eu égard aux Fonds ESI pour la période 2014-2020 est le durcissement des dispositions concernant le point de départ de la période de durabilité, qui devient la date du paiement final du projet ou, à défaut, celle de la décision en matière d'aide d'État. De plus, le cofinancement de l'UE doit être remboursé si, dans les dix ans, l'activité de production est délocalisée hors de l'Union, excepté lorsque le bénéficiaire est une PME12. L'annexe II donne une description détaillée de la logique d'intervention pour les investissements productifs relevant du FEDER, y compris les aspects liés à la durabilité.

Étendue et approche de l'audit

16

Le présent audit, qui a été mené entre juillet 2016 et juin 2017, a visé à déterminer si les projets FEDER d'investissement productif dans des entreprises ont été gérés d'une manière qui garantisse la durabilité des réalisations et des résultats.

17

Dans la première partie du présent rapport, nous analysons la durabilité des réalisations et, dans la seconde, celle des résultats (directs et indirects). Nous avons évalué la durabilité au terme de la période réglementaire de durabilité et au moment de l'audit. Dans la troisième partie, nous mettons en évidence les raisons principales pour lesquelles les investissements productifs n'étaient pas durables, ainsi que les bonnes pratiques que nous avons relevées au cours de notre audit. À cet égard, nous nous sommes penchés sur le rôle des autorités compétentes des États membres et sur celui de la Commission. Pour ce faire, nous avons passé en revue les PO sous-jacents aux projets audités et examiné le suivi et l'évaluation des projets ainsi que l'établissement de rapports y relatifs. Dans la dernière partie, nous analysons les améliorations possibles en ce qui concerne la durabilité pour la période de programmation 2014-2020. Nous examinons également les modifications apportées aux règlements relatifs aux Fonds ESI pour la période 2014-2020 afin d'accroître le potentiel de durabilité des résultats.

18

Nous avons procédé à l'examen de 41 projets d'investissement productif achevés, cofinancés par le FEDER, dans le cadre de huit PO mis en œuvre en République tchèque, en Allemagne, en Italie, en Autriche et en Pologne entre 2000 et 2013, et dont la période de durabilité expirait entre 2006 et 2018. Tous les projets avaient déjà fait l'objet d'un audit de notre part dans le cadre de la déclaration d'assurance relative au respect des exigences réglementaires. Ils ont été sélectionnés sur la base de la taille de l'échantillon constitué au cours de l'audit en question dans les États membres concernés et de leur importance financière. La plupart d'entre eux correspondaient à des investissements en actifs dans des entreprises appartenant à différents secteurs de fabrication (par exemple, produits en acier ou en pierre, pièces automobiles, équipements sanitaires ou applications industrielles), au secteur de l'énergie (charbon, énergies renouvelables) et à celui du tourisme (hôtels). Certains d'entre eux concernaient des investissements dans la R&D. Les projets se situaient dans une fourchette de valeurs comprises entre 0,1 et 91,7 millions d'euros. Les bénéficiaires étaient généralement des petites ou moyennes entreprises. Une liste des projets audités et des PO au titre desquels ils ont été financés est présentée à l'annexe III.

Observations

Les réalisations des projets audités étaient généralement durables

19

Nous avons tout d'abord vérifié si les projets audités avaient permis d'obtenir toutes les réalisations escomptées. Nous avons ensuite évalué si celles-ci avaient été effectivement maintenues sur leur lieu d'implantation et n'avaient pas été cédées, en tout ou en partie, au cours de la période de durabilité réglementaire (de trois ou cinq ans), sachant qu'elles ne pouvaient pas être vendues et que les activités économiques correspondantes ne pouvaient pas être délocalisées au sein ou en dehors de l'UE. Nous avons également contrôlé qu'elles avaient été utilisées sur le même site de production, ou remplacées, aux frais du bénéficiaire du projet, par des actifs d'une valeur de marché au moins égale.

20

Dans toutes les régions de l'UE où l'audit s'est déroulé, les conditions réglementaires de durabilité appliquées dans le cadre des PO étaient généralement conformes aux règlements pertinents de l'UE13. À une exception près, nous n'avons pas constaté, dans l'ensemble des projets audités, de modification importante ni de changement dans la nature de la propriété, ni encore d'arrêt d'une activité de production avant la fin de la période de durabilité.

21

Pour l'essentiel, au moment de leur achèvement, les projets examinés avaient produit les réalisations escomptées14. De manière générale, il s'agissait de l'acquisition d'installations pour la fabrication ou la production de biens, tels que des halls et des lignes de production, y compris les machines et équipements utilisés dans divers secteurs industriels (par exemple, dans les secteurs des denrées alimentaires, substances chimiques, matières plastiques et articles métalliques, équipements sanitaires, pièces automobiles, installations pour la production d'énergie/d'énergie renouvelable ou parties de celles-ci). Des entreprises actives dans les secteurs des services ou du tourisme ont également bénéficié de subventions, par exemple un soutien en faveur d'imprimeries et des aides pour la rénovation ou la construction d'hôtels. L'encadré 1 illustre les réalisations de trois des projets audités. Des informations détaillées relatives à chaque projet sont disponibles à l'annexe III.

Encadré 1

Exemples de réalisations des projets

Projet n° 4 (PO «Burgenland»/Autriche) - Achat d'un système de revêtement par pulvérisation par une PME qui fabrique du mobilier de bureau

Montant total de l'investissement: 1 million d'euros.

Montant de la subvention: 0,15 million d'euros, dont 0,13 million d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre août 2007 et mars 2008.

La principale réalisation du projet était l'achat d'un équipement de découpe au laser et d'un système de revêtement par pulvérisation pour produire des revêtements de haute qualité extrêmement résistants aux rayures, aux chocs et à la corrosion.

Projet n° 20 (PO «Saxe»/Allemagne) - Installation d'un nouveau site de production, de recherche et de développement pour tester de manière innovante et certifier des produits nouvellement mis au point dans le domaine de l'hydraulique par une nouvelle PME

Montant total de l'investissement: 6,2 millions d'euros.

Montant de la subvention: 2,8 millions d'euros, dont 1,4 million d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre mars 2009 et février 2012.

La réalisation du projet consistait en la création de cette entreprise, qui propose des tests de certification et autres services à des entreprises tierces qui envisagent de mettre au point et de vendre de nouveaux produits de haute technologie dans le domaine de l'hydraulique.

Projet n° 8 (PO régional de la République tchèque) - Revitalisation d'une friche industrielle et construction d'un hôtel par une entreprise familiale dans une ville touristique

Montant total de l'investissement: 2,9 millions d'euros.

Montant de la subvention: 1 million d'euros, dont 0,8 million d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre juillet 2008 et septembre 2009.

Les réalisations du projet consistaient en la création d'un nouveau complexe hôtelier de 160 lits, y compris la certification des structures d'hébergement en République tchèque. Les travaux de construction incluaient la revitalisation d'une friche industrielle en centre-ville.

22

De manière générale, à l'issue de la période réglementaire de durabilité, les actifs étaient présents sur les sites de production. Ils n'avaient pas été vendus et les activités économiques des entreprises n'avaient pas été délocalisées. Dans la plupart des cas, ils avaient été correctement entretenus et utilisés de manière efficace compte tenu des besoins des entreprises pendant toute cette période (voir figure 2). Dans un seul cas15, l'installation ne fonctionnait plus, du fait de la faillite de l'entreprise. Dans trois autres cas16, les actifs (matériel de fabrication, ordinateurs, programmes logiciels) n'étaient pas pleinement utilisés ou les lignes de production n'étaient pas opérationnelles en raison du manque d'entretien par les propriétaires, de l'absence de prise en considération des évolutions économiques dans le secteur concerné ou des changements dans la législation applicable dans le domaine de l'énergie.

Figure 2

Existence et utilisation des réalisations des projets à l'issue de la période réglementaire de durabilité et au moment de l'audit

Source: analyse de la Cour des comptes européenne, sur la base des informations fournies par les AG ou les entreprises bénéficiaires.

23

En outre, lors de nos visites sur place, les actifs étaient toujours utilisés dans 31 projets. Dans neuf cas17, ils n'étaient pas utilisés du tout ou l'étaient partiellement, ou encore avaient été remplacés par d'autres équipements à l'issue de la période réglementaire de durabilité qui, pour les PME, était souvent de seulement trois années après l'achèvement du projet. Ce comportement entrepreneurial peut avoir été motivé par des raisons valables, telles que le remplacement de machines ou de systèmes informatiques pour cause d'usure ou d'obsolescence, l'acquisition d'équipements plus perfectionnés ayant au moins la même valeur marchande, ou des modifications dans la législation applicable en matière d'énergie. Par exemple, dans l'un des projets18, l'équipement a été remplacé immédiatement à l'issue de la période réglementaire de durabilité en raison de ses coûts de fonctionnement élevés.

La plupart des projets audités ont produit des résultats durables mais un cinquième d'entre eux n'ont pas atteint cet objectif

24

Nous nous sommes d'abord attachés à déterminer si les projets audités avaient produit les résultats directs attendus au moment de leur achèvement. Nous avons ensuite analysé la situation au moment de l'audit afin de déterminer si ces résultats avaient été maintenus par les porteurs des projets aussi longtemps que possible de manière à générer le maximum d'avantages bien après la fin du projet. Ce faisant, nous avons également pris en considération la situation économique des entreprises par rapport à celle du marché dans lequel s'inscrivent leurs activités ainsi que d'autres facteurs exogènes susceptibles d'avoir un impact sur les avantages potentiels. Les critères d'évaluation sont expliqués de manière détaillée à l'annexe IV.

La durabilité des résultats directs était bonne dans environ la moitié des projets audités

25

Nous fondant sur les informations disponibles au niveau des AG, nous avons examiné si les projets audités visaient à obtenir divers résultats directs, tels que l'amélioration de l'accès au financement, l'augmentation de la production et de la productivité, la création d'emplois, l'accroissement des ventes, du chiffre d'affaires ou des exportations, la diversification de la structure des entreprises, l'amélioration de l'image de l'entreprise, l'introduction de nouveaux produits ou services, ou d'autres encore (par exemple, le renforcement de la coopération avec d'autres institutions afin de promouvoir l'innovation et la compétitivité)19. Sur la base des informations recueillies auprès des bénéficiaires, nous avons évalué la durabilité des résultats directs au moment de l'audit ainsi qu'au terme de la période de durabilité réglementaire (voir figure 3).

Figure 3

Durabilité des résultats directs des projets

Source: analyse de la Cour des comptes européenne, sur la base des informations fournies par les AG ou les bénéficiaires des projets.

26

Au terme de la période réglementaire de durabilité (qui, pour les projets audités, expirait entre 2006 et 201820), et selon les informations de suivi disponibles, les résultats existaient en totalité (et tout au long de la période de durabilité) dans 14 projets, et en partie dans sept projets (voir figure 3). Toutefois, pour près de la moitié des projets (19), cette évaluation n'a pas été possible compte tenu du fait que les AG n'avaient pas collecté les données de suivi nécessaires (voir également les points 73 à 75) ou que les documents pertinents n'étaient plus disponibles en raison de l'expiration de la période d'archivage (pour les projets relevant des PO «Pouilles» et «Burgenland»).

27

Nous avons relevé seulement quelques exemples où le suivi a permis de recueillir des données plus exhaustives sur les résultats des projets. Par exemple, l'AG responsable du PO en Pologne a procédé au suivi et à l'évaluation des résultats obtenus en ayant recours à différents indicateurs financiers et de performance, tels que les recettes, la valeur des biens produits grâce au projet, ou encore la réduction des émissions21. De même, dans six autres projets en Saxe et Basse-Saxe22, l'accroissement du chiffre d'affaires réalisé au delà de la région et à l'exportation a été mesuré.

28

Cependant, comme la plupart des AG se sont uniquement penchées sur la création d'emplois (l'un des principaux objectifs des PO), elles n'ont pas collecté d'informations sur les autres avantages (économiques) pertinents qui auraient pu être générés par les projets. Par conséquent, il n'a pas toujours été possible d'effectuer une évaluation complète des réalisations effectives des projets et de leur durabilité sur la base des seules informations de suivi.

29

Nos visites sur place, ainsi que des informations complémentaires fournies par les bénéficiaires et les AG, nous ont permis de constater que les résultats directs étaient durables dans 21 projets, seulement partiellement durables dans 11 d'entre eux, et médiocres ou non durables dans 8 autres23 (les détails figurent à l'annexe III).

30

Parmi d'autres avantages secondaires, les projets ont permis aux entreprises bénéficiaires de restructurer ou de moderniser leurs actifs de production, d'adapter et de diversifier leurs offres de produits et d'améliorer leur productivité et donc leur rentabilité, contribuant ainsi in fine à renforcer leur position sur le marché. L'encadré 2 montre un exemple de projet où les résultats obtenus et leur durabilité étaient bons. De l'avis des entreprises bénéficiaires, un autre avantage annexe a été l'amélioration de leur image et, en conséquence, la fidélisation accrue de la clientèle.

Encadré 2

Exemple de projet dont les résultats directs présentent une bonne durabilité

Projet n° 17 (PO «Basse-Saxe»/Allemagne) - Reprise par une PME d'une usine de production de produits alimentaires végétaliens menacée de fermeture et réalisation d'investissements

Montant total de l'investissement: 10 millions d'euros.

Montant de la subvention: 1,6 million d'euros, dont 1,1 million d'euros au titre du FEDER.

Nombre d'emplois créés:

  • à l'achèvement du projet — janvier 2011: 68 emplois permanents (contre 61 prévus initialement),
  • en juin 2016: 81 emplois.

Si l'on ne tient compte que de la subvention publique, l'entreprise a investi moins de 20 000 euros par emploi préservé ou nouvellement créé. De plus, les emplois existants dans l'entreprise reprise par le bénéficiaire n'auraient pas pu être sauvés à la suite de la procédure d'insolvabilité.

Autres résultats directs obtenus:

  • accès au financement, y compris au crédit;
  • hausse de la productivité et du volume de production;
  • augmentation du chiffre d'affaires et des ventes à destination d'autres régions, ainsi que des exportations;
  • diversification de la gamme de produits;
  • nouveaux clients et extension de la clientèle;
  • amélioration de l'image de l'entreprise.
31

Dans certains cas24, l'accès des bénéficiaires au financement et au crédit s'est amélioré. Cela leur a permis de se montrer plus ambitieux dans leurs investissements et d'obtenir in fine de meilleurs résultats. Les entreprises ont ainsi financé des investissements supplémentaires sur leurs ressources propres parallèlement aux actifs subventionnés. Selon certains bénéficiaires audités, les projets ont considérablement amélioré leur viabilité économique sur le long terme. Dans plusieurs cas25, des conditions de marché globalement difficiles ou les conséquences sévères de la crise économique avaient conduit certaines entreprises au bord de la faillite. En l'occurrence, selon les bénéficiaires, les projets ont joué un rôle déterminant en leur permettant de poursuivre leurs activités commerciales (voir les exemples présentés à l'encadré 3).

Encadré 3

Exemples de projets qui ont aidé les entreprises à surmonter des périodes difficiles sur le plan économique

Projet n° 37 (PO Pologne) - Achat d'équipement: logiciel de programmation et équipements de fabrication

Montant total de l'investissement: 0,3 million d'euros.

Montant de la subvention: 0,1 million d'euros au titre du FEDER.

Mise en œuvre de janvier 2007 à mai 2008.

L'entreprise est spécialisée dans la fabrication de jouets en plastique et de pièces métalliques pour l'industrie automobile. Le projet a contribué à:

  • fournir un accès à des moyens financiers supplémentaires (sous réserve de l'octroi de la subvention, l'entreprise a obtenu un prêt bancaire pour financer l'intégralité du projet);
  • moderniser les processus de conception et de fabrication de l'entreprise.

Celle-ci a ainsi été en mesure de:

  • surmonter des problèmes économiques particulièrement sévères;
  • diversifier ses offres de produits et sa clientèle (y compris à l'étranger);
  • créer 24 nouveaux emplois.

En 2016, les indicateurs économiques de l'entreprise (chiffre d'affaires, nombre d'employés) montraient des résultats favorables.

Projet n° 11 (PO République tchèque) - Projet d'économie d'énergie: installation d'un nouveau système de chauffage dans une entreprise de production

Montant total de l'investissement: 0,2 million d'euros.

Montant de la subvention: 0,2 million d'euros, dont 0,1 million d'euros au titre du FEDER.

Mise en œuvre entre février 2009 et octobre 2010.

Le projet a contribué à la protection de l'environnement étant donné que les économies d'énergie ont conduit à une réduction des émissions de CO2.

Le projet est arrivé à point nommé et a aidé l'entreprise à surmonter une période économiquement très difficile.

Il a également contribué à l'activité économique et au développement de la région.

Au moment de notre audit, tous ces résultats existaient toujours dans l'entreprise.

Cependant, dans environ un cinquième des projets audités, les résultats directs n'étaient pas durables et ils ne l'étaient que partiellement dans près d'un quart

32

Comme nous l'avons déjà précisé au point 29, lors de nos visites sur place, nous avons relevé des problèmes en matière de durabilité dans 19 projets: dans 8 d'entre eux (un cinquième des projets audités), les résultats n'étaient pas durables (ils n'ont parfois même pas duré jusqu'à la fin de la période de durabilité réglementaire26 ou à peine plus longtemps27), et dans 11 projets, ils ne l'étaient que partiellement (voir les exemples présentés à l'encadré 4). S'il est vrai que les projets innovants (par exemple le projet n° 1) concernant des marchés en développement rapide présentent des risques plus élevés pour ce qui est de la durabilité, ils n'en méritent pas moins de bénéficier d'un financement de l'UE.

Encadré 4

Exemples de projets qui n'ont pas généré de résultats durables

Projet n° 14 (PO République tchèque) - Construction d'un centre de formation

Montant total de l'investissement: 1,4 million d'euros.

Montant total de la subvention: 0,6 million d'euros, dont 0,5 million d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre mars 2009 et mars 2011.

Objectif du projet: créer un espace de formation approprié pour le personnel et les partenaires commerciaux du bénéficiaire.

À l'achèvement du projet: un centre de formation doté de plusieurs salles avait été construit, qui a été maintenu jusqu'à la fin de la période de durabilité.

Peu après le terme de la période de durabilité: le bâtiment a été transformé en immeuble de bureaux pour le personnel de l'entreprise, ce qui était en réalité ce dont le bénéficiaire avait besoin. Une pièce restait dédiée à la formation (avec un taux d'occupation de 20 % seulement au moment de l'audit).

Les nouveaux bâtiments destinés à accueillir des bureaux étaient explicitement inéligibles au financement public au moment de la sélection du projet.

Projet n° 35 (PO Pologne) - Mise en place d'une installation de co-combustion de biomasse de 200 MW

Montant total de l'investissement: 2,3 millions d'euros.

Montant total de la subvention: 1,1 million d'euros, dont 0,8 million d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre octobre 2006 et août 2007.

Le projet a été lancé à une époque où les subventions nationales en faveur des énergies renouvelables étaient importantes. Les équipements achetés ont été utilisés pendant huit ans (soit plus longtemps que la période réglementaire de durabilité). Cependant, en 2016, une modification de la loi sur les énergies renouvelables a réduit le soutien à ce type d'énergie. Par conséquent, le bénéficiaire n'a utilisé que 16 % de la capacité globale de l'installation cette année-là.

Au moment de l'audit, l'installation avait cessé de générer de l'énergie renouvelable.

Projet n° 26 (PO Italie) - Mise en place d'un centre informatique

Montant total de l'investissement: 9,8 millions d'euros.

Montant total de la subvention: 6,8 millions d'euros, dont 3,5 millions d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre mars 2005 et février 2008.

Objectif du projet: créer un centre informatique de pointe pour fournir des services à l'ensemble de la région et assurer la coopération avec les centres de recherche, les entreprises et les organismes publics en Italie et à l'étranger.

Le centre a été créé et utilisé pour différentes activités de recherche. La coopération entre les partenaires du projet n'a pas duré plus d'un an après son achèvement.

Les principales raisons pour lesquelles le projet n'a pas donné des résultats durables étaient, d'une part, une modification de ses priorités commerciales et, d'autre part, la situation financière difficile de l'un des partenaires.

Ces deux risques pour la durabilité avaient été relevés par l'organisme chargé de la mise en œuvre lors de la phase de sélection, mais cela n'a pas empêché le projet d'être retenu pour un financement du FEDER.

En l'absence d'investissements complémentaires pour les mettre à niveau, les actifs principaux (les ordinateurs eux-mêmes) n'étaient plus utilisés au moment de l'audit.

33

Dans trois cas28, il existait des raisons valables justifiant le manque de durabilité et qui échappaient au contrôle du bénéficiaire, comme par exemple l'évolution des marchés ou de la législation nationale. Dans cinq autres cas29, toutefois, l'absence de durabilité était due à des insuffisances dans la gestion ou à d'autres problèmes liés aux entreprises concernées. De plus, pour l'un des projets30, il n'a pas été possible d'évaluer la durabilité en raison d'un changement de propriétaire de l'entreprise.

34

Une caractéristique commune des PO dont relevaient les projets audités était la création ou le maintien d'emplois dans les entreprises existantes et nouvelles par l'amélioration de leur productivité, de leur rentabilité ainsi que de l'innovation. Cet indicateur, accompagné des valeurs cibles correspondantes, a été utilisé dans 29 des 41 projets examinés (voir annexe III pour plus de détails). Pour les 12 autres projets, soit les informations relatives aux résultats étaient incomplètes, soit le principal objectif était de répondre à des enjeux environnementaux et de reconvertir d'anciens sites industriels, auquel cas, l'emploi ne constituant pas une priorité, il n'a pas servi d'indicateur.

35

En ce qui concerne la création d'emplois, outre les exigences en matière de durabilité prévues par le droit de l'Union, les dispositions nationales (le cas échéant) imposaient de prévoir, dans les conventions de subvention, l'obligation pour les entreprises bénéficiaires de créer un certain nombre de nouveaux emplois ou de maintenir le niveau d'emploi existant. Ces emplois devaient être occupés ou, à tout le moins, être proposés et publiés en permanence, jusqu'à la fin de la période de durabilité.

36

Dans l'ensemble, même si tous les projets n'avaient pas atteint leurs valeurs cibles à la date de leur achèvement, les résultats en matière d'emploi se sont révélés relativement satisfaisants. Comme le montre l'annexe V, au terme des projets, l'emploi avait augmenté de 7,7 % en moyenne dans les 41 projets audités (66,4 % pour les PME et 3,7 % pour les entreprises de plus grande taille). Toutefois, compte tenu de la crise économique, la plupart des entreprises ont fait l'objet de restructurations et nous avons constaté que les emplois créés étaient souvent perdus une fois les projets achevés (voir également l'annexe V). Par exemple, dans le projet n° 41 relevant du PO polonais, le bénéficiaire a subi plusieurs restructurations, liées à l'optimisation des processus de production, qui, au final, se sont traduites par une importante réduction des emplois. Dans le cadre du PO «Burgenland», les emplois n'ont pas été sauvegardés après la période de durabilité d'un projet, tandis que dans un autre, le bénéficiaire a fait faillite. À la mi-2016, le nombre d'employés avait augmenté de 1 % en moyenne pour les PME par rapport à la situation prévalant à la fin du projet, mais il avait baissé de 6 % pour les entreprises de plus grande taille (voir également l'annexe V).

37

Lorsque les dépenses subventionnables avaient été plafonnées par les AG pour chaque emploi créé, le rapport coût-efficacité des subventions (mesuré à l'aune du coût total d'investissement par emploi créé) était susceptible d'être plus élevé. Si les coûts engagés par les bénéficiaires dépassaient le plafond, ces derniers ne recevaient pas la subvention. Ils étaient donc obligés d'accorder une plus grande attention à l'ampleur de leurs investissements. Nous avons cependant constaté que de tels plafonds n'ont été utilisés que pour les deux PO allemands.

38

En ce qui concerne les perspectives économiques des entreprises bénéficiaires examinées, deux d'entre elles31 avaient cessé d'exister. En outre, au moment de notre audit, 19 autres entreprises (voir annexe III) étaient confrontées à des incertitudes pesant sur leur santé économique future, liées par exemple à la restructuration ou à l'équilibrage de leur dette, ou encore à une baisse de la production32. Enfin, dans certains cas, les perspectives commerciales des entreprises dépendaient des résultats de projets de recherche en cours et de leur capacité à générer des capitaux supplémentaires33.

Les résultats indirects sont difficiles à mesurer et à relier à un financement

39

Seules les entreprises enregistrées et situées dans une région éligible aux financements du FEDER peuvent prétendre à ce soutien financier34. Dès lors, les investissements productifs devraient également produire des avantages profitant plus largement à la région concernée (résultats indirects). Ces avantages pourraient se traduire par l'accroissement de l'emploi et le renforcement de l'esprit d'entreprise et de la compétitivité dans la région concernée, ainsi que l'amélioration des conditions environnementales, la promotion de l'innovation et l'amélioration du taux de survie des entreprises. Aux fins de la cohésion économique, la prévention de la délocalisation d'activités économiques en dehors de la région d'origine constitue un autre objectif important. Les projets devraient également être susceptibles d'avoir des effets d'entraînement, notamment en contribuant à dynamiser les échanges pour les fournisseurs ou prestataires de services locaux entretenant des relations d'affaires avec l'entreprise bénéficiaire ou à élargir leurs compétences ou leur base de connaissances par des conseils en gestion d'entreprise ou des possibilités de mise en réseau.

40

Aucun des PO couverts par l'audit n'avait retenu l'obtention de tels résultats indirects dans ses objectifs stratégiques. De même, ils ne figuraient explicitement en tant qu'objectifs opérationnels dans aucun des projets audités. En l'absence de tels objectifs opérationnels ou d'indicateurs correspondants au niveau des projets, il est impossible d'agréger ces informations afin de mesurer les résultats indirects au niveau régional. Les AG n'ayant pas systématiquement mesuré les retombées pour les régions ni établi de rapports en la matière, il a été difficile d'établir les liens de causalité entre les investissements financés par l'UE dans le secteur privé, d'une part, et le développement régional, d'autre part.

41

Au niveau des projets, il est intrinsèquement compliqué de mettre en évidence la concrétisation et la durabilité des résultats indirects. Il s'est par exemple avéré difficile de démontrer l'existence d'un lien de causalité entre les projets de l'UE et leurs effets supposés sur l'emploi au niveau régional. Les contributions aux objectifs de la politique de cohésion tels que l'innovation, la mise en réseau et le partage des connaissances (voir point 4) n'existaient que dans les rares cas où les projets prévoyaient une collaboration ou une mise en réseau avec des institutions d'enseignement supérieur.

42

Néanmoins, un certain nombre de projets examinés ont contribué à produire des résultats indirects. Ainsi, les projets dont les résultats directs ont été, au moins dans une certaine mesure, durables (voir points 26 à 31) ont également été source d'avantages économiques ou sociaux pour les collectivités locales ou les régions dans lesquelles ils étaient situés, notamment par l'intermédiaire des fournisseurs et des prestataires de services locaux. Des emplois permanents et qualifiés ont été créés grâce à ces investissements, ce qui a aussi généré une activité économique supplémentaire dans les régions concernées. Au nombre des autres résultats indirects, citons la diminution de la pollution, des déchets et du bruit35, l'amélioration de l'efficacité énergétique36, la revitalisation de friches industrielles37, ainsi que l'augmentation du chiffre d'affaires au delà de la région ou à l'exportation38. En outre, dans de nombreux cas, les régions ont bénéficié de recettes fiscales plus élevées grâce aux investissements.

43

Cependant, les rares contributions aux résultats indirects qui ont pu être recensées n'étaient pas toujours durables. Par exemple, les parties prenantes dans la région des Pouilles considéraient que les faiblesses structurelles concernant les PME, de même que la taille généralement modeste de ces dernières, constituaient un frein au développement régional et à la création d'emplois39. Pour remédier à cela, l'une des mesures du PO imposait, comme condition préalable, que les candidats porteurs de projets autres que les grandes entreprises forment des consortiums avec d'autres PME pour être éligibles aux subventions du FEDER, espérant ainsi que ces groupements continueraient à exister après l'achèvement des projets. Toutefois, dans deux des projets audités, cet objectif n'a pas été atteint en raison du manque d'engagement des partenaires concernés envers les objectifs du projet et du caractère artificiel du consortium (voir encadré 5).

Encadré 5

Exemples de résultats indirects non durables de projets

Projets nos 29 et 31 (PO «Pouilles»/Italie) - Projets mis en œuvre par des groupements de PME

Dans le cadre d'une mesure du PO, pour que les PME puissent se renforcer et contribuer davantage à la croissance économique, elles n'ont été autorisées à demander des subventions qu'en tant que consortiums.

Projet n° 29: montant total de l'investissement: 25 millions d'euros.

Montant de la subvention: 16 millions d'euros, dont 8 millions d'euros au titre du FEDER.

Projet n° 31: montant total de l'investissement: 5 millions d'euros.

Montant de la subvention: 3 millions d'euros, dont 1,5 million d'euros au titre du FEDER.

Chaque projet regroupait deux partenaires: une entreprise principale et une entreprise secondaire, dont le rôle était marginal. Après l'achèvement du projet, les entreprises secondaires ont continué de jouer un rôle marginal ou n'étaient plus présentes sur le marché.

Les consortiums ont été dissous quelque temps après l'achèvement du projet ou pendant sa mise en œuvre.

Cela montre que ces groupements ont été créés artificiellement afin de garantir l'éligibilité du projet. En conséquence, les avantages pour la région, et notamment la croissance économique et les emplois supplémentaires, ne se sont pas concrétisés40.

La programmation, la sélection et le suivi des projets n'étaient pas suffisamment axés sur la durabilité

44

Il peut y avoir de nombreuses raisons pour lesquelles un projet atteint des résultats durables (ou non), et un grand nombre de pratiques susceptibles d'influer sur leur obtention. Ces raisons peuvent intervenir à la fois au niveau du projet et au niveau stratégique (ou du programme/PO).

La promotion de la durabilité dans la programmation des PO était insuffisante

45

Notre évaluation a porté sur les bonnes et les mauvaises pratiques en matière de promotion de la durabilité dans les PO, y compris la prise en considération des risques pertinents. Nous avons également examiné dans quelle mesure les AG avaient analysé les besoins des entreprises dans les régions correspondantes ainsi que les défaillances du marché auxquelles elles étaient confrontées. Enfin, nous nous sommes penchés sur la façon dont les exigences réglementaires de durabilité ont été mises en œuvre.

46

Nous avons mis au jour, dès le stade de la planification stratégique, diverses faiblesses qui pourraient expliquer pourquoi une part significative des projets audités n'ont pas obtenu, ou n'ont que partiellement obtenu, des résultats durables/pérennes. Lors de la mise en place des PO, les AG n'ont en général pas suffisamment agi pour promouvoir la durabilité au moyen de mesures stratégiques et de conditions appropriées allant au delà des exigences réglementaires (voir point 12).

La durabilité ne constituait pas une priorité dans les PO
47

Jusqu'à 2013, mais plus particulièrement au cours de la période de programmation prenant fin en 2006, les PO ne mettaient pas suffisamment l'accent sur la durabilité des résultats. Bien que cela ne soit pas une obligation légale, aucun des PO ne tenait compte de la nécessité de vérifier si les projets d'investissement produisaient des résultats durables. Ils comportaient des objectifs de développement économique plus généraux, tels que l'accroissement de l'emploi et l'amélioration de la compétitivité régionale, mais ne soulignaient pas l'importance des résultats à long terme. La durabilité ne figurait pas en tant qu'objectif dans les PO ni dans d'autres documents stratégiques, et il n'existait pas d'indicateur spécifique pour la mesurer.

48

Les divers risques susceptibles de compromettre la durabilité des résultats des projets n'étaient abordés ni dans les PO ni dans les autres documents de planification des programmes sectoriels de soutien aux entreprises, qui ne prévoyaient dès lors aucune mesure d'atténuation. En outre, les documents de planification stratégique ne définissaient précisément ni les résultats indirects souhaités pour les régions, ni les mécanismes destinés à les mesurer (voir également points 40 à 43).

49

Les autorités nationales n'ont pas collecté de statistiques sur le taux de survie des entreprises financées grâce à un soutien de l'UE ni sur les raisons pour lesquelles les résultats atteints par les projets n'étaient pas durables. Elles n'ont procédé à aucune évaluation comparative de la réussite des entreprises soutenues par des fonds publics par rapport à celles ne bénéficiant d'aucune aide. Certaines informations importantes leur faisaient donc défaut au moment de concevoir les différents programmes de promotion des entreprises relevant des PO.

50

En cofinançant des mesures de soutien aux entreprises par l'intermédiaire du FEDER, l'objectif premier de la Commission était de produire un impact économique, la durabilité des résultats des investissements n'étant qu'un aspect secondaire. Sa principale préoccupation en ce qui concerne la durabilité était donc d'assurer la conformité aux exigences en la matière prévues par le droit de l'Union. La Commission n'a pas fourni d'orientations aux AG en ce qui concerne la sélection et la conception des projets ni aucun autre soutien pour promouvoir la durabilité des résultats.

Les évaluations des besoins étaient insuffisantes et le besoin réel de financement public n'a pas été correctement défini
51

La durabilité implique que les fonds publics soient utilisés en faveur des projets qui sont les mieux à même de contribuer aux objectifs des PO. Les évaluations des besoins concourent à la durabilité globale en permettant de recenser les activités/entreprises les plus pertinentes aux fins de la réalisation des objectifs des PO ainsi que les entreprises qui ont le plus besoin de financement public, celles pour lesquelles aucune solution n'existe sur le marché ou encore celles auxquelles les conditions de marché ne permettent pas de mobiliser les investissements privés requis pour répondre à leurs besoins («défaillance du marché»). Si les bénéficiaires n'avaient pas véritablement besoin de soutien public et auraient pris les mêmes décisions en l'absence d'aide, il existe un risque plus élevé d'effet d'aubaine. De plus, un moins grand nombre d'entreprises nécessitant réellement un financement public pourraient en bénéficier, et la durabilité globale en serait réduite.

52

Les PO audités comportaient certains éléments propres à une évaluation des besoins, mais aucun d'entre eux, ni aucune évaluation menée en vue de leur préparation, ne prévoyait d'analyse approfondie des besoins réels des entreprises en matière de soutien à l'investissement (par exemple ceux des grandes entreprises par rapport à ceux des petites entreprises) dans les régions concernées. Aucune étude détaillée, recherche spécifique ou autre activité préparatoire n'a été menée pour déterminer les besoins des secteurs les plus vulnérables avant la conception des mesures de soutien aux entreprises. En particulier, les évaluations des besoins présentées dans les PO autrichien, italiens et polonais concernant le soutien aux entreprises étaient insuffisantes.

53

Dans plusieurs cas (les PO «Saxe» et «Basse-Saxe» et, dans une certaine mesure, les PO tchèques et italiens), la situation de départ des entreprises dans les régions concernées était décrite de manière assez exhaustive, y compris les contraintes particulières auxquelles elles devaient faire face pour investir et créer des emplois supplémentaires. D'autres PO ne s'accompagnaient pas de plans régionaux clairs visant à atténuer ces contraintes, par exemple par l'amélioration de l'accès au financement, la mobilisation de financements privés, l'accroissement de la production, du chiffre d'affaires, des exportations ou de la productivité, et le lancement de nouveaux produits. En outre, il n'existait pas de plan expliquant comment le FEDER apporterait une valeur ajoutée suscitant des changements à plus long terme pour les entreprises, notamment par des processus de restructuration plus aboutis devant accompagner les effets sur l'emploi ou la compétitivité des entreprises.

54

De plus, les PO ne décrivaient pas clairement les besoins réels des entreprises en matière de financement public, ni les défaillances du marché, dans les régions concernées. Dès lors, les raisons pour lesquelles certaines entreprises devraient bénéficier de fonds de l'UE pour investir dans leurs actifs n'étaient pas étayées (par exemple, par des éléments tels que le secteur, la taille, le potentiel économique ou le degré d'innovation). À l'exception du PO national tchèque, aucun des PO audités ne fournissait de justification de l'éligibilité des grandes entreprises à un cofinancement du FEDER.

55

Les AG sont parties de l'hypothèse que pratiquement toutes les entreprises situées dans une région de convergence, ou dans une région souffrant de difficultés structurelles, étaient confrontées à des défaillances du marché et avaient donc besoin d'aides publiques à l'investissement, ce qui n'est pas nécessairement le cas. De plus, les contraintes (potentielles) de capital ou l'accès au crédit étaient pratiquement les seules défaillances du marché traitées par les PO et les projets d'investissement, alors même que les PME subissent d'autres désavantages41 par rapport aux entreprises de plus grande taille. La nécessité de combiner l'assistance financière à un soutien non financier (c'est-à-dire des diagnostics, des conseils ou l'accès à des infrastructures spécialisées) a été négligée.

56

Lors de l'approbation des PO audités, la Commission n'a pas cherché à parer au risque d'effet d'aubaine en ce qui concerne les fonds de l'UE, par exemple en mettant en lumière ces risques dans les PO ou en fournissant des orientations sur la manière de sélectionner les projets pertinents. Plusieurs PO ont accordé des fonds FEDER en complément de programmes nationaux ou régionaux de subventions en faveur des entreprises. S'appuyant sur une expérience de longue date dans les États membres, ces programmes de subventions prévoyaient généralement des investissements significatifs. Toutefois, le fait que les fonds de l'UE s'ajoutent aux investissements nationaux et privés ne permettait pas de penser qu'ils étaient susceptibles d'entraîner une augmentation du nombre ou une amélioration de la qualité des projets en compétition. En outre, le financement accordé par l'UE n'a pas contribué à stimuler la durabilité des résultats des projets au delà des exigences imposées par la législation (par exemple en exigeant des contrôles et des rapports plus efficaces ou en imposant des conditions plus strictes) car il n'était pas subordonné à la poursuite de résultats à long terme.

Accent mis sur les exigences réglementaires de durabilité
57

Il incombait aux États membres de mettre correctement en œuvre les exigences réglementaires de l'UE en matière de durabilité. La Commission était chargée d'assurer le suivi des efforts consentis par ces derniers et de garantir le respect du droit de l'Union. Dans les États membres couverts par l'audit, les règles concernant la durabilité des résultats des projets se limitaient à celles prévues par la législation de l'UE (voir annexe VI).

58

La Commission et les AG considéraient comme suffisant de respecter les exigences en matière de durabilité prévues par la réglementation de l'UE42. Elles ont ainsi approuvé les PO des périodes de programmation 2000-2006 et 2007-2013 sans fixer de conditions plus strictes pour promouvoir les résultats à long terme, telles que, le cas échéant, l'extension de la période de durabilité au delà de la période minimale prévue par la réglementation43.

59

Enfin, à quelques exceptions près, les AG n'ont pas incorporé de conditions essentielles dans les conventions de subvention en ce qui concerne l'obtention de résultats à long terme. La plupart des conventions de subvention se bornaient à reprendre les exigences du droit de l'Union. Elles n'imposaient pas de conditions plus efficaces visant à promouvoir les questions de durabilité, par exemple en fixant des valeurs cibles clés contraignantes en matière d'emploi ou des valeurs cibles en ce qui concerne les niveaux de production et de productivité ou la compétitivité et l'innovation, qui devraient être maintenues pour des périodes de temps minimales déterminées.

L'accent n'est pas assez mis sur la durabilité lors de la sélection des projets

60

En ce qui concerne les procédures de sélection appliquées dans le cadre des PO, nous avons analysé la pertinence des projets par rapport aux objectifs des PO et apprécié l'existence et l'utilisation de critères susceptibles d'être liés à la durabilité. Nous avons également examiné si d'autres aspects importants pour la durabilité des résultats, tels que l'innovation ou la prévention du risque d'effet d'aubaine, étaient pris en considération.

61

Le fait que, globalement, les projets audités étaient conformes aux objectifs généraux des PO constitue une bonne indication que les procédures de sélection permettaient de retenir les projets pertinents. Toutefois, au stade de la sélection, aucun des PO couverts par l'audit n'accordait une priorité suffisante à l'obtention de résultats durables. En particulier, les demandes de projets ou les documents relatifs à la sélection ne traitaient que rarement des risques pesant sur les résultats à long terme et des mesures d'atténuation. En outre, ils ne tenaient souvent pas compte des risques liés à l'effet d'aubaine.

62

Certes, les critères de sélection comportaient généralement un certain nombre d'objectifs et de valeurs cibles (tels que le renforcement de l'actif des entreprises, l'amélioration du potentiel économique et de la compétitivité, la création de nouveaux emplois ou la préservation des emplois existants), mais les demandes de projets n'étaient pas récompensées pour leur capacité potentielle à produire des résultats pérennes. Au lieu de cela, les AG se sont contentées d'évaluer si, une fois terminés, les projets étaient susceptibles de maintenir les valeurs cibles pendant la période de trois ou cinq ans prévue par la législation. Elles n'ont pas évalué les résultats économiques potentiels à long terme des projets lors de leur sélection.

63

Dans la plupart des PO examinés, l'innovation figurait également parmi les principaux objectifs des investissements productifs. Cependant, lors de l'évaluation des demandes, le degré d'innovation des projets n'a quasiment pas été pris en considération. Souvent, l'aide était octroyée pour des procédés industriels relativement simples, présentant un risque plus élevé d'être de courte durée et ne générant de fait pas de résultats durables. Au total, nous n'avons trouvé que huit projets44, relevant des PO en Italie, en Saxe et en République tchèque, dans le cadre desquels les bénéficiaires avaient investi dans des produits ou procédés industriels innovants. Les pratiques de l'UE montrent que les bénéficiaires sont encouragés à créer des produits différenciés, innovants et dotés d'une valeur ajoutée afin de garantir la durabilité de leurs projets. Les projets qui disposent d'un fort potentiel d'innovation et de compétitivité sont plus viables.

64

Le risque d'effet d'aubaine n'a pas été pris en considération lors de la sélection des projets, dans la mesure où les AG n'ont pas examiné la capacité des entités privées à financer elles-mêmes les projets ou à supporter une fraction plus importante du coût.

65

Par exemple, le fait que le porteur du projet ait déjà commencé à mettre le projet en œuvre avant l'octroi de la subvention, comme c'était le cas dans six projets audités, est un indice d'un éventuel effet d'aubaine. En l'occurrence, le risque existe que les porteurs aient pu réaliser le projet même sans la subvention ou qu'une aide leur ait été promise avant même que le projet ne soit évalué.

66

Un autre indice révélateur d'un éventuel effet d'aubaine est le fait qu'un bénéficiaire se voie attribuer plusieurs subventions de l'UE en l'espace de quelques années seulement et que cela ne soit pas pris en considération par le comité de sélection. C'était le cas pour 15 des 41 projets audités. Plusieurs bénéficiaires ont obtenu plus d'une subvention du FEDER sur des périodes de temps relativement courtes sans que leur capacité financière ne soit contrôlée à chacune de leurs demandes45.

67

Enfin, nous avons constaté que huit des projets46 audités auraient pu être achevés à une échelle similaire et dans un délai semblable uniquement avec les fonds propres des entreprises ou en recourant à des prêts bancaires sans bénéficier de subventions (voir figure 4). C'était notamment le cas lorsque ces entreprises faisaient partie d'un groupe. Une telle utilisation des fonds publics a ainsi permis de réduire les investissements privés requis. En outre, plus le cofinancement accordé était élevé, plus l'impact de l'effet d'aubaine augmentait. Des exemples de projets ayant bénéficié de subventions alors qu'ils n'étaient pas confrontés à des défaillances du marché sont également présentés à l'encadré 6.

Figure 4

Les projets auraient-ils été mis en œuvre sans les subventions de l'UE?

Source: analyse de la Cour des comptes européenne, sur la base des informations fournies par les AG ou les bénéficiaires des projets.

Encadré 6

Exemples d'entreprises non confrontées à des défaillances du marché

Projet n° 19 (PO «Saxe»/Allemagne) - Extension d'un site de production (construction d'un hall de production et achat de machines et d'installations spécialisées)

Montant total de l'investissement: 21,6 millions d'euros.

Montant total de la subvention: 5,4 millions d'euros, dont 4,1 millions d'euros au titre du FEDER.

Projet mis en œuvre entre octobre 2011 et octobre 2013.

Le projet a permis d'aider l'entreprise implantée en Saxe à se développer et à créer des emplois de manière soutenue.

Toutefois, au moment de la planification et de la conception des investissements en 2007-2008, aucune défaillance du marché ni aucun déficit de financement spécifique ne nécessitaient d'être corrigés par des subventions publiques. L'entreprise avait atteint sa pleine capacité de production en Saxe et devait procéder à des investissements supplémentaires pour pouvoir étendre ses activités.

Étant donné qu'elle faisait partie d'un grand groupe, elle aurait pu réaliser ces investissements stratégiques sur ses ressources propres et en recourant à l'emprunt.

Projets nos 29 et 31 (PO «Pouilles») - Une imprimerie et un fabricant de pièces d'avions. Montant total de l'investissement pour les deux projets: 30,5 millions d'euros, dont 9,8 millions d'euros au titre du FEDER

Montant total de l'investissement: 25,1 millions d'euros et 5,4 millions d'euros, respectivement.

Montant total de la subvention: 16,6 millions d'euros (dont 8,3 millions au titre du FEDER), et 3 millions d'euros (dont 1,5 million d'euros au titre du FEDER).

Pour ces deux projets, les défaillances du marché n'étaient pas manifestes.

L'un des bénéficiaires appartenait à un groupe national de premier plan. Pour l'autre, il s'agissait d'un consortium de PME bénéficiant d'une position stable sur le marché. De plus, leurs recettes avaient augmenté au cours des années précédant la demande de projet.

Compte tenu de leur situation financière et de leur position confortable sur le marché, les entreprises bénéficiaires auraient pu obtenir des prêts bancaires pour financer les projets.

Les indicateurs faisaient défaut et le suivi des projets n'était pas suffisamment axé sur la durabilité des résultats

68

Outre le fait qu'elles doivent garantir que les projets ont été mis en œuvre conformément à la portée, au budget et au calendrier prévus, il importe que les modalités de gestion et de suivi soient axées à la fois sur la réalisation des résultats à l'achèvement des projets et sur la durabilité de ces résultats. La définition d'indicateurs pertinents, le suivi et l'établissement de rapports devraient contribuer à donner l'assurance non seulement que les entreprises bénéficiaires ont respecté les exigences réglementaires de durabilité, mais également qu'elles ont prêté attention aux résultats et, dans la mesure du possible, les ont développés davantage.

Absence d'indicateurs
69

Dans les PO relevant de la période 2000-2006, les indicateurs n'avaient pas été définis, ou pas de manière uniforme. Pour la période suivante, la Commission a toutefois demandé aux AG de mettre en place des indicateurs clés de réalisation et de résultat. Cependant, aucun d'entre eux ne portait sur la pérennité des résultats. Les indicateurs ont été sélectionnés par les AG sur la base des stratégies des PO et des types de subventions et ne permettaient pas de comparer les résultats obtenus dans les différentes régions.

70

Dans les documents relatifs aux projets des périodes de programmation 2000-2006 et 2007-2013, certains indicateurs de réalisation n'étaient pas suffisamment spécifiques, mais étaient uniquement formulés de manière plutôt générale. Dans l'ensemble, les indicateurs de résultat aussi étaient mal définis, en ce qu'ils n'énonçaient pas les objectifs visés par les programmes d'aide47. En l'absence d'indicateurs pertinents, tant qualitatifs que quantitatifs, permettant de mesurer les réalisations et les résultats, il n'a pas été possible de procéder à une évaluation globale des effets des projets (voir les exemples dans l'encadré 7). Même lorsque les indicateurs de résultat portaient dans une certaine mesure sur les objectifs directs et immédiats des projets, aucun d'entre eux n'a été utilisé pour mesurer la durabilité des résultats, des activités ou des opérations des projets (voir également la section ci-après consacrée au suivi des projets). Néanmoins, s'il importe de disposer d'indicateurs de performance, il convient de prendre garde à ne pas les multiplier inutilement48.

Encadré 7

Exemples d'insuffisances dans la définition des indicateurs de performance

Outre l'emploi es PO «Basse-Saxe» et «Saxe» faisaient également référence à d'autres objectifs importants, tels que l'amélioration de la compétitivité et de l'innovation, de la productivité, de la capacité d'exportation et des échanges avec d'autres régions, mais ne prévoyaient pas d'indicateurs correspondants au niveau des projets. Par conséquent, aucune donnée concernant ces résultats n'a été recueillie au niveau des projets.

L'évaluation de la réussite du programme et de la durabilité des résultats relevant du PO national tchèque a pâti d'un manque d'indicateurs de résultat contraignants et de la mauvaise qualité des rapports sur les indicateurs de résultat non contraignants. Les bénéficiaires ont pu renégocier (à la baisse) les valeurs cibles fixées qu'ils n'avaient pas été en mesure d'atteindre pleinement.

Dans le PO «Pouilles», la création d'emplois était le seul indicateur obligatoire dans trois des quatre projets audités. Aucun indicateur contraignant n'avait été fixé dans le cadre d'une mesure (voir projet n° 32). En outre, les valeurs cibles définies initialement pour les projets relevant du PO national italien ont été revues à la baisse lors du processus d'approbation (projets nos 25 et 28), ce qui semble indiquer qu'elles étaient irréalistes.

71

Dans quelques cas, les valeurs cibles des indicateurs n'étaient pas réalistes: dans deux cas (projets nos 19 et 22), les valeurs en matière d'emploi ont été dépassées de 100 % environ, et dans un cas (projet n° 11), les économies d'énergie réalisées ont été près de trois fois supérieures à celles prévues dans les documents de planification. L'évaluation à mi-parcours du PO tchèque a conclu que les différentes valeurs cibles fixées pour l'ensemble du programme n'étaient pas suffisamment ambitieuses et a donc recommandé de les augmenter d'au moins 200 %.

Le suivi des projets n'était pas suffisamment axé sur la durabilité
72

Malgré le manque d'indicateurs, nous avons constaté que le suivi de la mise en œuvre des projets était globalement approprié. Toutefois, il était très axé sur les réalisations et n'était pas harmonisé, ni en ce qui concerne le contrôle et la vérification des données, ni pour ce qui est de la mise à disposition d'outils électroniques d'établissement de rapports. Les systèmes de contrôle et de suivi des projets en place dans les régions couvertes par l'audit ont permis d'assurer que les réalisations ont été livrées, dans l'ensemble, comme prévu et à la date d'achèvement des projets, et que les subventions ont été utilisées pour l'acquisition des actifs éligibles.

73

Les AG n'ont cependant pas assuré un suivi efficace de la durabilité des projets, que ce soit au sens des dispositions réglementaires ou sur la base d'autres éléments qui indiqueraient des résultats pérennes. À l'achèvement des projets, les bénéficiaires étaient tenus de fournir un rapport final sur les dépenses relatives aux projets (réalisations), mais pas toujours sur les résultats directs obtenus (voir annexe VII pour les différentes exigences en matière de suivi applicables aux PO audités). En outre, les AG n'avaient pas envisagé la façon dont il convenait de traiter les cas où les résultats ne s'étaient pas encore concrétisés au terme des projets et ne seraient visibles qu'ultérieurement.

74

Globalement, le suivi, après l'achèvement des projets, du respect des exigences réglementaires de durabilité est resté limité dans sa portée et variait selon les PO. Les dispositions en matière d'information et de suivi ainsi que les devoirs respectifs des autorités et des bénéficiaires à l'issue des projets n'étaient pas toujours clairement définis ou formellement spécifiés dans les documents administratifs pour tous les PO49. Les AG n'ont pas fourni aux bénéficiaires d'orientations ni de conseils systématiques en ce qui concerne le suivi de la durabilité. Elles ne disposaient pas davantage de systèmes informatiques pour la collecte de données sur la durabilité, et aucune d'entre elles n'a été en mesure de communiquer des statistiques fiables concernant le respect des exigences réglementaires de durabilité. Aucune obligation juridique ne leur imposant de continuer à le faire, les AG ont cessé d'assurer le suivi de l'évolution des projets immédiatement après la fin de la période réglementaire de durabilité.

75

Le manque d'indicateurs et le suivi limité, une fois les projets achevés, ont empêché l'évaluation de la durabilité des résultats des projets. C'est notamment pour cette raison qu'il a été difficile d'établir les liens de causalité entre les fonds de l'UE alloués au développement du secteur privé et les effets économiques générés pour les entreprises et les régions.

Recours insuffisant aux évaluations ex post
76

Nous n'avons trouvé aucune évaluation des programmes d'investissement productif comprenant une analyse spécifique de la durabilité des résultats. En raison de la portée limitée du suivi de la durabilité réglementaire, de l'absence de système informatique destiné à recueillir les données relatives à ce suivi et de l'absence de tout suivi à long terme après la fin de la période de durabilité, il n'existait aucune donnée disponible sur la durabilité des résultats atteints par les projets du FEDER, ni sur le développement économique des entreprises bénéficiaires ou sur les effets des projets sur les régions. Il était donc impossible de tirer des enseignements et de les utiliser de manière systématique dans le cadre des régimes de soutien régionaux relevant des Fonds ESI pour la période 2014-2020.

77

La Commission n'ayant pas réalisé d'audits ou d'évaluations spécifiques de la durabilité des investissements financés par le FEDER, elle a dû se fonder principalement sur les données communiquées par les AG dans leurs rapports annuels de mise en œuvre pour toute information quant à la durabilité et à la mise en œuvre des PO en général. Or, la plupart de ces données abordaient la performance essentiellement du point de vue de l'absorption des fonds. Les AG étaient également tenues de signaler dans leurs rapports annuels les cas de non-respect des exigences réglementaires de durabilité. La Commission n'a toutefois pu fournir aucun élément probant permettant d'attester qu'elle avait pris des mesures pour assurer le suivi de ces cas.

78

La Commission avait intégré des études sur le soutien financier du FEDER aux grandes entreprises et aux PME dans son évaluation ex post plus générale de la politique de cohésion pour la période 2007-201350. Si les rapports finaux ne comportaient pas d'évaluations directes de la durabilité des résultats, ils présentaient néanmoins des conclusions pertinentes en ce qui concerne l'obtention de résultats pérennes grâce aux investissements de l'UE en faveur des entreprises et cohérentes avec nos résultats d'audit. Les principales conclusions sont présentées sous forme synthétique à l'annexe VIII. La Commission n'ayant pas collecté de statistiques sur le taux de survie des entreprises financées par l'UE tant à l'échelon national qu'à l'échelon européen, elle n'est pas encore en mesure de mener une évaluation comparative entre celles qui bénéficient d'une aide et les autres.

Les mesures correctrices prises en cas de non-atteinte des valeurs cibles ou de non-respect des exigences de durabilité n'ont pas été appliquées de façon cohérente

79

Nous avons analysé la manière dont les AG ont appliqué des mesures correctrices en cas de non-atteinte des valeurs cibles ou de non-respect des exigences en matière de durabilité, étant donné que cela peut également influer sur la mesure dans laquelle des résultats durables ont été atteints.

80

Les AG ont prévu des mesures de recouvrement en cas de non-atteinte des valeurs cibles contraignantes fixées dans la convention de subvention et de non-respect des exigences réglementaires de durabilité. Cependant, celles-ci n'ont pas été appliquées de manière homogène. Le degré de non-réalisation des valeurs cibles à partir duquel des mesures correctrices étaient appliquées était variable, et les montants recouvrables variaient également en fonction des règles définies dans les PO.

81

Les deux AG allemandes procédaient à des recouvrements à moins que toutes les valeurs cibles contraignantes (en matière de création ou de préservation d'emplois) n'aient été atteintes au moment de l'achèvement du projet51. Les AG tchèque et polonaise se sont montrées plus souples: elles ne recouvraient les fonds que si les valeurs effectives atteintes étaient inférieures à 95 % (République tchèque) ou 90 % (Pologne) des valeurs cibles contraignantes fixées. Les autorités italiennes ont elles aussi procédé au recouvrement de fonds auprès de projets dont les valeurs cibles n'avaient pas été atteintes.

82

Cependant, les montants à recouvrer différaient également sensiblement selon les PO. Les PO allemands et tchèques prévoyaient le recouvrement intégral de l'aide versée. En ce qui concerne les PO italiens, en revanche, le recouvrement était proportionnel à la valeur des actifs et à la durée de leur inutilisation. L'AG italienne appliquait un recouvrement total seulement si le non-respect en cause constituait une infraction grave à l'exigence réglementaire de durabilité, en cas de non-réalisation des objectifs en matière d'emploi ou si les entreprises participaient au financement des projets dans une mesure moindre que ce qui était prévu dans les conventions de subvention.

83

Les valeurs cibles ou les échéances correspondantes étaient souvent renégociables. Le cas échéant, les AG consentaient à les renégocier avant la fin de la période de durabilité, compte tenu des valeurs susceptibles d'être atteintes. Si cette option se justifiait dans certains cas (par exemple du fait de l'évolution de facteurs externes), le risque existe que, si elle est presque érigée en règle, elle remette en cause le bien-fondé de la sélection des projets et l'obtention de résultats durables.

84

Dans d'autres cas (par exemple, dans le PO régional tchèque), les conventions de subvention autorisaient le transfert d'actifs subventionnés à un tiers avant la fin de la période de durabilité, sous réserve de l'approbation de l'AG. D'après celle-ci, ces transferts n'avaient lieu qu'après une évaluation approfondie de l'entreprise à laquelle les actifs subventionnés étaient transférés. Une telle pratique génère cependant le risque qu'une entreprise puisse en définitive bénéficier d'une subvention sans devoir passer par les procédures de sélection de projet habituelles.

Certaines améliorations ont été apportées aux règlements relatifs aux Fonds ESI pour la période 2014-2020 afin d'accroître le potentiel de durabilité des résultats

85

Nous avons évalué dans quelle mesure la Commission avait mis à profit les enseignements tirés de programmes précédents dans ses propositions législatives relatives aux Fonds ESI pour la période 2014-2020, et si elle avait recensé les contraintes techniques et organisationnelles pesant sur la durabilité des résultats des projets dans le secteur des entreprises, ainsi que les exemples de bonnes pratiques d'avant 2014. Nous avons examiné si les modifications concernant l'amélioration de la durabilité des investissements de l'UE avaient été prises en considération dans les documents stratégiques et dans le cadre juridique régissant ce secteur. Enfin, nous avons cherché à déterminer si la Commission avait fourni des orientations aux autorités régionales sur l'utilisation des enseignements tirés au sujet de la durabilité aux fins de la programmation des Fonds ESI.

Le cadre réglementaire s'est amélioré…

86

Lors de la conception des propositions législatives relatives aux Fonds ESI pour la période 2014-2020, la Commission a tenu compte des enseignements tirés des programmes d'investissement productif précédents. Un certain nombre de modifications essentielles ont été incorporées dans les règlements relatifs aux Fonds ESI. Les dispositions suivantes du règlement FEDER et du règlement portant dispositions communes (RDC)52 ont clarifié le cadre réglementaire pour ce qui est de la durabilité des opérations financées par les Fonds ESI et sont susceptibles d'avoir un impact sur l'amélioration de la durabilité des résultats:

  • Depuis 2014, le FEDER soutient, en principe, les investissements productifs uniquement pour les PME. On considère généralement que les PME ont davantage besoin de fonds et d'autres formes d'aide, comme des services de conseils aux entreprises. Les grandes entreprises ne peuvent bénéficier de subventions que pour des investissements visant à renforcer la recherche, le développement technologique et l'innovation, ou pour soutenir la transition vers une économie à faible émission de carbone53.
  • Le point de départ de la période de durabilité de cinq ans a été précisé. Il est désormais établi à la date du paiement final ou, le cas échéant, à celle fixée dans la décision en matière d'aide d'État. Auparavant, la règle en la matière n'étant pas claire, elle n'était pas appliquée de manière uniforme par les AG.
  • En ce qui concerne l'application de mesures correctrices en cas de non-respect des exigences réglementaires de durabilité, il suffit désormais qu'une seule des trois conditions suivantes soit remplie (et non les trois, à la fois comme c'était le cas auparavant) pour déclencher une action de recouvrement: a) l'arrêt ou la délocalisation d'une activité productive en dehors de la zone couverte par le programme; b) un changement de propriété d'une infrastructure qui procure à une entreprise ou à un organisme public un avantage indu; ou c) un changement substantiel dans la nature, les objectifs ou les conditions de mise en œuvre du projet, qui porterait atteinte à ses objectifs initiaux.
  • Le cofinancement de l'UE doit être remboursé si, dans les dix ans, l'activité de production est délocalisée hors de l'Union, excepté lorsque le bénéficiaire est une PME54.
87

Nous avons constaté dans le cadre de récents travaux d'audit55 que la Commission et les États membres avaient généralement réussi à élaborer des PO reposant sur une logique d'intervention plus rigoureuse en ce qu'ils précisent les buts poursuivis (objectifs et/ou résultats spécifiques) et la manière dont ils sont censés être atteints (financement requis, actions à entreprendre et réalisations attendues). De nouvelles règles ont été introduites dans le but d'utiliser les indicateurs de performance de manière plus cohérente et plus exhaustive pour mesurer les progrès réalisés en vue d'atteindre des résultats à long terme. Sauf dans le cas de l'assistance technique et des PO dédiés à l'initiative en faveur des PME, les PO doivent définir, pour chacun de leurs axes prioritaires, un cadre de performance constitué par un sous-ensemble d'indicateurs déjà utilisés en leur sein56, la plupart d'entre eux étant prédéfinis dans le règlement correspondant.

…mais des lacunes subsistent

88

Un nouvel élément du cadre réglementaire 2014-2020 susceptible d'influer sur la performance des activités de soutien aux entreprises financées par l'UE est l'obligation pour les PO de satisfaire à un ensemble de «conditions ex ante»57. Il s'agit en l'occurrence d'exigences qui reposent sur des critères prédéfinis, établis dans le règlement portant dispositions communes (RDC), et qui constituent des conditions préalables à l'utilisation efficace et efficiente des financements de l'UE pour l'ensemble des Fonds ESI. Lors de l'élaboration des PO pour la période 2014-2020, les États membres devaient vérifier si ces conditions étaient remplies.

89

Afin de satisfaire aux exigences liées à la condition ex ante 3, qui a trait au renforcement de la compétitivité des PME, les autorités nationales étaient tenues de mettre en œuvre, préalablement à l'octroi de Fonds ESI pour soutenir les entreprises, des actions spécifiques visant à promouvoir l'esprit d'entreprise, notamment dans le cadre du «Small Business Act» pour l'Europe58. Certaines de ces actions sont censées avoir un effet positif sur le développement de l'esprit d'entreprise et, par la suite, sur l'espérance de vie des entreprises et leurs résultats à long terme. Toutefois, étant donné qu'au moment de l'audit, trois années seulement s'étaient écoulées depuis le début de la période de programmation, l'impact direct de ces actions sur la durabilité des résultats n'a pas encore pu être démontré59.

90

Par contre, les autorités législatives n'ont pas accepté une proposition de la Commission concernant l'ajout d'une condition ex ante relative à la mise en œuvre de la directive sur le retard de paiement60, qui aurait pu avoir un impact important sur le taux de survie des PME.

91

La structure des PO pour la période 2014-2020 a entraîné une augmentation significative du nombre d'indicateurs de performance concernant les réalisations et les résultats et devant faire l'objet d'un suivi. Dans notre rapport spécial n° 2/201761, nous avons recommandé d'harmoniser la définition des termes «réalisation» et «résultat» dans le contexte de la performance.

92

En outre, un autre rapport de la Cour62 indique que la grande majorité des indicateurs utilisés pour décider de l'allocation de la réserve de performance étaient des indicateurs de réalisation (57 %), des indicateurs financiers (33 %) et des étapes clés de mise en œuvre des programmes (9 %). Par conséquent, le cadre de performance de la période 2014-2020 reste essentiellement axé sur les dépenses et les réalisations des projets, et non sur l'obtention de résultats.

93

Lors de l'élaboration du nouveau cadre réglementaire, la Commission n'a pas pu s'appuyer sur les résultats des évaluations ex post de la période 2007-2013 concernant le soutien aux entreprises au titre du FEDER (aussi bien les grandes entreprises que les PME), car les rapports n'ont été publiés que début 2016. À l'exception d'une étude réalisée par le Parlement européen63, qui a principalement porté sur les aspects juridiques, nous n'avons pas eu connaissance d'autres sources utiles (par exemple des études ou autres évaluations menées par les autorités nationales) traitant du soutien du FEDER en faveur des investissements productifs et ayant servi à l'élaboration des nouveaux règlements relatifs aux Fonds ESI. De manière générale, les règlements régissant la période de programmation 2014-2020 ont donc été élaborés sans s'appuyer sur des informations suffisantes provenant d'évaluations.

94

La Commission n'a mis en place aucune autre mesure spécifique visant à promouvoir la durabilité des projets d'investissement productif relevant des Fonds ESI dans les régions. Le nouveau cadre juridique ne comporte toujours pas de dispositions obligeant les AG à mettre en place des procédures de suivi qui permettent spécifiquement la collecte de données fiables sur la durabilité. Par ailleurs, la Commission n'a pas fourni, que ce soit aux AG ou aux bénéficiaires, d'orientations pertinentes à cet égard pour la nouvelle période de programmation.

Conclusions et recommandations

95

D'une manière générale, nous concluons que, bien que la majorité des projets audités aient généré des résultats durables, la gestion du FEDER pour ce qui est des investissements productifs dans les entreprises européennes entre 2000 et 2013 n'a pas été suffisamment axée sur la durabilité des résultats. Par conséquent, pour un cinquième des projets audités, les résultats n'ont pas été durables. Nous avons relevé des insuffisances dans la programmation des PO ainsi qu'aux stades de la sélection, du suivi et de l'évaluation des projets audités.

96

Les exigences réglementaires de l'UE en matière de durabilité, en particulier l'obligation faite aux bénéficiaires de conserver les actifs achetés sur leurs lieux d'origine jusqu'à la fin de la période de durabilité de cinq ou trois ans, ont été respectées pour l'ensemble des projets audités. Les entreprises bénéficiaires n'avaient pas subi de modifications importantes ni de changements dans la nature de leur propriété, et n'avaient pas arrêté ou délocalisé leur activité économique. De manière générale, les projets ont produit les réalisations escomptées. Pour l'essentiel, les réalisations ont été utilisées jusqu'à la fin de la période de durabilité (voir points 20 à 23).

97

Les résultats directs des projets audités étaient principalement liés à la création d'emplois, à l'amélioration de l'accès au financement et au crédit ainsi qu'à l'accroissement de la production et de la productivité. Au moment de notre audit, la plupart des projets audités continuaient de générer les résultats directs attendus. Toutefois, pour près de la moitié des projets audités, nous avons constaté qu'une évaluation exhaustive de la durabilité des résultats à la fin de la période de durabilité réglementaire n'était pas réalisable. Étant donné que la plupart des AG se concentraient uniquement sur la création d'emplois, et que les résultats n'ont pas fait l'objet d'un suivi approprié ni de rapports adéquats après l'achèvement des projets, les informations pertinentes sur leur degré de réalisation ainsi que sur leur durabilité étaient limitées (voir points 26 à 31). Pour un cinquième des projets, les résultats atteints au moment de leur achèvement n'ont pas duré jusqu'à la fin de la période de durabilité réglementaire, ou à peine plus longtemps (voir points 32 à 38).

98

Les résultats indirects, tels que la création de bases de connaissances, la mise en réseau avec des institutions d'enseignement supérieur, l'augmentation des recettes fiscales locales et les avantages pour les régions, étaient rarement considérés comme des priorités (voir points 40 à 43).

99

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles la durabilité des résultats des projets n'a pas été assurée. Si dans quelques cas, elles étaient clairement indépendantes de la volonté des bénéficiaires et liées à des facteurs exogènes tels que la crise économique ou à des insuffisances de gestion, dans d'autres cas, elles tenaient à l'attention insuffisante portée à la durabilité à différents niveaux de la gestion des fonds de l'UE.

100

Au niveau des programmes, l'obtention de résultats pérennes dans le cadre des investissements productifs n'était pas activement promue, ni dans les PO sous-jacents ni dans d'autres documents stratégiques régionaux pertinents, et ne constituait pas une priorité. Les besoins spécifiques des entreprises de différents secteurs et de différentes tailles (défaillances du marché) n'ont pas été correctement recensés. Cela s'est traduit par des risques d'effet d'aubaine dans les programmes. L'intervention de l'UE n'a généralement pas permis d'améliorer la durabilité des résultats (voir points 46 à 59).

Recommandation n° 1 - Promouvoir la durabilité des résultats

  1. Lors de la programmation des PO, les États membres devraient promouvoir l'obtention de résultats durables dans le cadre des investissements productifs financés par le FEDER, notamment:
    • en mettant davantage l'accent sur l'identification et l'atténuation des risques susceptibles de la compromettre;
    • en améliorant l'analyse des besoins des différents types d'entreprises, y compris le besoin de financement public, afin d'éviter l'effet d'aubaine.

    Délai de mise en œuvre de cette recommandation: lors de l'élaboration des PO pour la période post-2020.

  2. Lors du processus d'approbation des PO, la Commission devrait porter une attention particulière à la manière dont les États membres traitent la question de la durabilité des réalisations et des résultats.

    Délai de mise en œuvre de cette recommandation: lors du processus d'approbation des différents PO pour la période post-2020.

101

En ce qui concerne la sélection des projets, les critères ne reflétaient pas de manière adéquate la nécessité, pour les projets financés au titre du FEDER, d'atteindre des résultats pérennes, de mettre en place des processus industriels innovants ou de maximiser leurs effets de levier financier. Le risque que les entreprises puissent bénéficier d'une aide de l'UE alors qu'elles auraient pu mener à bien leur projet sans ce financement supplémentaire, ou avec un financement moins important, n'a pas été suffisamment atténué (voir points 61 à 67).

Recommandation n° 2 - Prendre en considération la question de la durabilité dans les procédures de sélection

Les États membres devraient améliorer leurs procédures et critères de sélection de sorte que le risque d'effet d'aubaine soit pris en considération et que seuls les projets d'investissement productif susceptibles de produire des résultats adéquats et pérennes soient soutenus.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: lors de l'élaboration des prochaines procédures de sélection.

102

Les AG n'ont pas accordé une attention suffisante à l'évaluation de la durabilité des résultats. Elles n'avaient pas toutes défini des indicateurs appropriés pour mesurer la performance des interventions cofinancées par l'UE et leurs résultats à plus long terme. Lorsque des indicateurs pertinents ont été définis, ils ne mesuraient pour l'essentiel qu'un seul aspect des avantages découlant des projets, s'accompagnaient de valeurs cibles non contraignantes ou n'étaient pas utilisés de manière uniforme pour mesurer la performance. Les autorités ont ainsi été privées de la possibilité d'obtenir des informations précieuses sur la durabilité des résultats à partir des projets ou, plus globalement, des programmes (voir points 69 à 71).

103

Le suivi, par les AG, de la mise en œuvre des projets, sur la base des réalisations, était généralement approprié, mais le suivi et la communication des résultats à l'achèvement des projets et tout au long de la période de durabilité étaient généralement médiocres. Cela était dû en partie à la faible utilisation des indicateurs de performance mais également à l'absence de procédures de suivi et d'établissement de rapports, ou à leur application incohérente. Il n'y a pas eu de suivi concernant la pérennité des résultats. Aucune évaluation ex post spécifique n'a été commandée dans le cadre des PO couverts par notre audit. La Commission n'a pas non plus réalisé d'audits ou d'études spécifiques concernant la durabilité des investissements financés par l'UE (voir points 72 à 78).

Recommandation n° 3 - Mettre l'accent sur la durabilité dans le suivi et les rapports

Les États membres devraient assurer l'adéquation et la cohérence du suivi et des rapports:

  • en utilisant des indicateurs prédéfinis et pertinents tant pour les réalisations que pour les résultats, ainsi que pour mesurer la pérennité des résultats au niveau des PO, tout en veillant à ce que leur nombre reste raisonnable;
  • en mettant en place des procédures de suivi et d'établissement de rapports à utiliser au moment de l'achèvement des projets et tout au long de la période de durabilité, lesquelles devraient être décrites dans les conventions de subvention;
  • en améliorant la collecte et l'utilisation faite des données pertinentes.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: pour les projets en cours: dès que possible; pour les projets ultérieurs: lors de l'élaboration des procédures de sélection.

Recommandation n° 4 - Prendre en considération la question de la durabilité dans les évaluations

La Commission et les États membres devraient faire en sorte que les évaluations ex post au niveau des PO ou à celui de l'UE couvrent, de manière plus systématique, les différents aspects liés à la durabilité des résultats tout au long de la période de durabilité et au delà. Les résultats des évaluations devraient être utilisés pour élaborer les futurs régimes de soutien de l'UE aux entreprises.

Délai de mise en œuvre de cette recommandation: lors des futures évaluations ex post.

104

Les conventions de subvention ne prévoyaient pas systématiquement de mesures correctrices en cas de non-obtention des résultats attendus au terme des projets et/ou à la fin de la période de durabilité. Lorsque c'était le cas, celles-ci étaient appliquées de manière incohérente, avec plus ou moins de souplesse selon les PO (voir points 80 à 84).

Recommandation n° 5 - Appliquer des mesures correctrices claires de manière cohérente

  1. La Commission devrait veiller à ce que les États membres appliquent de manière cohérente des mesures correctrices clairement définies, y compris des dispositions en matière de recouvrement, lorsque les projets ne respectent pas les exigences réglementaires de l'UE concernant la durabilité.

    Délai de mise en œuvre de cette recommandation: immédiatement.

  2. Les États membres ayant fixé des valeurs cibles contraignantes au niveau des projets devraient également mettre en place des mesures correctrices clairement définies et les appliquer de manière cohérente.

    Date de mise en œuvre recommandée: dès que possible et avant la fin 2019.

Le présent rapport a été adopté par la Chambre II, présidée par Mme Iliana IVANOVA, Membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 7 février 2018.

Par la Cour des comptes

Klaus-Heiner LEHNE
Président

Annexes

Annexe I

Dotations du FEDER en faveur des investissements productifs pour la période allant de 2000 à 2020, ventilées par État membre

(millions d'euros)

2000-2006 2007-2013 2014-2020 Total
Soutien aux grandes entreprises Soutien aux PME Autre soutien aux entreprises Soutien aux PME Soutien aux grandes entreprises Soutien aux PME
AT 181 297 297 28 137 260 1 200
BE 80 259 319 70 168 355 1 250
BG - - 474 96 250 749 1 568
CY - 12 77 1 22 112 225
CZ 30 193 1 902 390 1 325 1 882 5 722
DE 905 3 973 3 455 665 1 894 3 133 14 025
DK 8 29 70 43 88 109 347
EE 2 19 165 103 228 425 943
ES 1 183 2 878 3 128 718 2 313 3 489 13 709
FI 81 389 235 139 290 278 1 413
FR 252 1 225 729 427 849 1 553 5 035
GR 150 1 308 3 171 1 870 859 1 441 8 799
HR - - 28 38 382 992 1 440
HU 30 189 3 005 - 421 4 223 7 868
IE - 88 55 481 35 80 738
IT 710 4 093 2 863 2 177 2 870 3 755 16 469
LT 19 42 333 336 518 458 1 707
LU 0 0 1 0 3 - 5
LV 39 89 385 157 122 320 1 113
MT - 1 28 12 30 46 117
NL 6 221 83 116 192 228 846
PL 144 561 7 950 1 122 3 678 10 424 23 879
PT 874 1 419 4 192 472 2 142 4 152 13 250
RO - - 1 491 221 575 849 3 136
SE 1 365 247 180 234 371 1 398
SI 9 33 162 245 231 592 1 272
SK 6 15 487 131 972 1 058 2 668
UK 173 4 079 1 323 775 1 064 2 595 10 009
CT/CTF 28 497 123 266 1 160 673 2 748
Total 4 913 22 276 36 777 11 280 23 051 44 602
Total général 27 189 48 056 67 653 142 898

Note: Pour la période 2007-2013, d'autres formes de soutien aux entreprises incluent les codes d'intervention suivants: services de soutien avancé aux sociétés et groupes de sociétés (05), investissements dans des entreprises dont les activités sont directement liées à la recherche et à l'innovation (07) et autres investissements dans des entreprises (08).

Les pays signalés en vert sont ceux qui étaient couverts par l'audit.

Les sigles «CT» et «CTF» désignent respectivement les programmes de coopération territoriale et transfrontalière.

Source: Commission européenne.

2000-2006: Infoview

2007-2013: http://ec.europa.eu/regional_policy/sources/docgener/evaluation/pdf/expost2013/wp13_2_db_nuts3_ae.xlsx

2014-2020: https://cohesiondata.ec.europa.eu/dataset/ESIF-2014-2020-categorisation-ERDF-ESF-CF/9fpg-67a4

Annexe II

Logique d'intervention - La durabilité des résultats des projets d'investissement productif relevant du FEDER

Source: Cour des comptes européenne, sur la base d'une analyse des programmes pertinents de l'UE.

Annexe III

Informations concernant les projets audités - Concrétisation et durabilité des réalisations et des résultats des projets

Projet n° État membre/
PO
Budget du projet
(approximation en millions d'euros)
Cofinancement national
(approximation en millions d'euros)
FEDER
(approximation en millions d'euros)
Date d'achèvement du projet Date de fin de la période réglementaire de durabilité1 Principales réalisations du projet Réalisations pleinement obtenues à l'achèvement du projet? Réalisations obtenues existantes et utilisées jusqu'à la fin de la période de durabilité? Réalisations obtenues existantes et utilisées au moment de l'audit? Principaux résultats directs prévus pour mesurer les réalisations des projets Résultats obtenus à l'achèvement du projet? Résultats durables jusqu'à la fin de la période de durabilité? Résultats durables au moment de l'audit? Santé économique du bénéficiaire non compromise à l'avenir?
(au moment de l'audit)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
1 AT/PO «Burgenland» 2000-2006 46,4 1,8 12,1 Nov. 2008 Nov. 2013 Unité de production de panneaux solaires Création de 113 nouveaux emplois (valeur cible réduite à 90 par la suite) et de 140 à la fin 2009 Aucun autre indicateur de résultat
Arrêt de l'activité en raison de facteurs exogènes
2 1,4 0,2 0,4 Mars 2008 Nov. 2013 Immeuble de bureaux et hall de recherche dans le centre technologique Aucun indicateur de résultat x x
3 13,0 0,8 2,5 Mai 2008 Mai 2013 Installation de recyclage de bouteilles en plastique Création de 34 nouveaux emplois
Aucun autre indicateur de résultat
x x
4 1,0 0,07 0,1 Mars 2008 Nov. 2012 Systèmes de revêtement par pulvérisation et électrostatique pour la production de composants métalliques Maintien de 45 emplois (dont 4 nouveaux emplois)
Aucun autre indicateur de résultat
x x
5 15,9 1,2 2,9 Déc. 2007 Fév. 2006 Imprimante rotative dans l'imprimerie offset Maintien de 168 emplois
Aucun autre indicateur de résultat
x x
6 14,5 1,1 1,8 Déc. 2007 Oct. 2012 Imprimante, thermorelieuse et autres machines dans l'imprimerie offset Maintien des emplois En raison d'un processus de réorganisation, l'entreprise prévoyait de réduire le nombre d'emplois de 243 à 229 x x
7 CZ/POR
2007-2013
0,5 0,1 0,2 Mars 2009 Avril 2014 Reconstruction et extension d'un hôtel et mise en place de nouveaux services - nombre total de lits nouvellement construits ou rénovés, nombre de structures d'hébergement nouvellement certifiées, etc. Nombre d'emplois nouvellement créés: 2
8 2,9 0,2 0,8 Sept. 2009 Janv. 2015 Construction d'un hôtel - nombre total de lits nouvellement construits ou rénovés, nombre de structures d'hébergement nouvellement certifiées, etc. Nombre d'emplois nouvellement créés dans le secteur du tourisme: 17, revitalisation de la friche industrielle
9 CZ/PO «Entreprises et innovation» 2007-2013 0,5 0,1 0,2 Oct. 2010 Oct. 2013 Développement de machines pour la fabrication de produits dans le secteur hydraulique - achat de 11 machines différentes Aucun résultat contraignant prévu (selon le plan d'entreprise - 4 nouveaux emplois) x x
10 CZ/PO «Entreprises et innovation» 2007-2013 0,5 0,1 0,2 Déc. 2009 Déc. 2012 Renforcement des capacités en matière de TIC: achat de matériels et logiciels Aucun résultat contraignant prévu (selon le plan d'entreprise - 1 nouvel emploi) x x
Facteurs exogènes
11 0,2 0,1 0,1 Oct. 2010 Oct. 2013 Mesures d'économie d'énergie: nouvelle chaufferie contrôlable, installations de chauffage au gaz avec nouveau système de distribution de chaleur, production d'eau chaude sanitaire par énergie solaire Économies d'énergie
12 1 0,1 0,3 Juin 2010 Juin 2013 Nouvelles machines pour la production d'échangeurs de récupération récemment mis au point Aucun résultat contraignant prévu x x
13 3,7 0,2 1,3 Sept. 2011 Sept. 2014 Création d'un centre de développement de produits médicaux - rénovation d'un bâtiment, création d'un laboratoire et achat d'équipements Aucun résultat contraignant prévu x x
14 1,4 0,1 0,5 Mars 2011 Mars 2014 Construction d'un centre de formation pour une PME - construction, achat d'équipements pour différentes salles de formation Aucun résultat contraignant prévu x x
15 0,4 0,1 0,2 Juin 2010 Juin 2013 Construction d'un hall de production d'une PME active dans le secteur des articles en acier Aucun résultat contraignant prévu (2 emplois prévus dans la demande) x x
16 DE/PO «Basse Saxe» 2007-2013 1,1   0,3 Avril 2009 Avril 2014 Extension d'un site de production de produits à base de viande par l'acquisition d'une usine de production entièrement équipée Création de 16 nouveaux emplois permanents
Investissements en actifs dans l'industrie manufacturière
17 10,0 0,5 1,1 Janv. 2011 Janv. 2016 Acquisition d'un site entièrement équipé pour la production de produits alimentaires végétaliens Maintien de 61 emplois permanents
Investissements en actifs dans l'industrie manufacturière
18 DE/PO «Saxe» 2007-2013 0,3 0 0,1 Mai 2009 Mai 2014 Extension du hall de production d'un forgeron. Acquisition d'une installation photovoltaïque, de machines et d'installations de bureau Création d'1 nouvel emploi permanent
19 21,6 1,3 4,1 Oct. 2013 Oct. 2018 Extension d'un site de production d'installations sanitaires, construction d'un hall de production et achat de machines et d'équipements Création de 57 nouveaux emplois permanents
20 6,2 1,4 1,4 Fév. 2012 Fév. 2017 Nouveau site pour l'expérimentation de nouveaux produits dans le secteur hydraulique; construction d'un hall et achat de machines et autres installations Création de 18 nouveaux emplois permanents
21 1,1 0,1 0,3 Déc. 2010 Déc. 2015 Extension d'une usine de production de pièces en matière plastique pour l'industrie automobile et d'autres industries; nouveau hall et achat de machines et d'autres installations Création de 4 nouveaux emplois (3 emplois permanents + 1 en formation professionnelle)
22 DE/PO «Saxe» 2007-2013 7,1 1,4 1,4 Juin 2012 Juin 2017 Extension d'un site existant et construction d'un nouveau site de production de produits à base de viande Création de 71 nouveaux emplois permanents
23 2,7 0,6 0,9 Sept. 2012 Sept. 2017 Diversification/extension d'une usine de développement et de fabrication de feuilles industrielles. Nouveau hall et achat de machines et autres installations Maintien de 44 emplois (42 emplois permanents + 2 en formation professionnelle)
24 2,3 0,4 1,1 Janv. 2011 Janv. 2016 R&D pour la création et l'utilisation d'ions à charge très élevée destinés à être utilisés à des fins thérapeutiques ainsi que d'analyse de matériaux de surface Maintien de 5 emplois de R&D (25 emplois devaient être créés en lien avec l'exploitation des résultats du projet - résultat non atteint en juin 2016)
25 PO national (PON R&C 2007-2013) 4,6 2,7 1,0 Nov. 2004 Nov. 2009 Création d'une usine prototype active dans la recherche et l'expérimentation d'un film antivirus Création de 4 nouveaux emplois Un certain nombre de résultats non contraignants prévus x x
26 9,8 3,3 3,5 Fév. 2008 Fév. 2013 Création d'un centre d'ingénierie informatique doté d'un laboratoire de réalité virtuelle et d'un programme de recherche et de formation associé Aucun résultat contraignant prévu
Un certain nombre de résultats généraux non contraignants prévus
x x
27 6,4 2,2 2,2 Fév. 2010 Fév. 2015 Laboratoire pour créer des prototypes d'éclairage organique Aucun résultat contraignant prévu (un certain nombre de résultats non contraignants prévus, dont 20 nouveaux emplois) x x
28 2,2 1,5 0,5 Déc. 2009 Juin 2019 Un centre de production d'aliments congelés Aucun résultat contraignant prévu (un certain nombre de résultats non contraignants prévus, dont 26 nouveaux emplois) x x
29 IT/POR «Pouilles» 2000-2006 25,1 8,3 8,3 Juin 2008 Juin 2013 Imprimante rotative et nouvelle ligne de reliure Création de 16 nouveaux emplois Un certain nombre de résultats non contraignants prévus, dont certains d'ordre général et dépourvus d'objectif quantitatif x x
30 26,2 5,4 5,4 Sept. 2008 Sept. 2013 Ligne de production d'emballages en verre Création de 16 nouveaux emplois
Un certain nombre de résultats non contraignants prévus
x x
31 5,4 1,5 1,5 Juin 2008 Juin 2013 Conception et construction d'immeubles industriels et d'infrastructures connexes pour la fabrication d'équipements pour avions; équipements de contrôle de la qualité Création de 12 nouveaux emplois
Un certain nombre de résultats non contraignants prévus
x x
32 0,1 0,02 0,02 Juin 2006 Juin 2011 Équipement pour coiffeur et solarium Aucun résultat contraignant prévu
Un certain nombre de résultats non contraignants prévus, dont 1 nouvel emploi
x x
33 PL/PO «Renforcement de la compétitivité des entreprises» 2004-2006 16,6 3,3 5,0 Sept. 2011 Sept 2016 Installation de production de charbon de bois et installation de production d'électricité Création nette de 125 emplois,
nouveaux produits,
valeur des biens,
production de charbon de bois,
etc.
34 PL/PO «Renforcement de la compétitivité des entreprises» 2004-2006 0,6 0 0,3 Nov. 2007 Nov. 2012 Système intégré de gestion pour la production d'appareils d'éclairage pour différents usages Nouveaux emplois: 10
Hausse des recettes: 50 %
Nouveaux produits: 6
Augmentation du chiffre d'affaires: 6 %
Augmentation de l'efficacité énergétique: 0,02
35 2,3 0,3 0,8 Août 2007 Août 2012 Installation d'unités de production d'électricité à partir de biomasse, y compris installations de stockage des combustibles Réduction des émissions de SO2, de CO2 et de particules; réduction des déchets mis en décharge
Facteurs exogènes
36 8,5 1,28 2,9 Mars 2008 Mars 2013 Installations de recyclage de déchets issus de munitions obsolètes, y compris les abris pour le stockage des déchets Création de 20 nouveaux emplois;
production de déchets dangereux au cours du traitement
37 0,3 0 0,1 Mai 2008 Mai 2013 Équipement de conception et de production dans une entreprise fabriquant des pièces automobiles et des jouets Création de 27 nouveaux emplois, nouveaux produits, nouveaux services, valeur de la production suite au projet, etc.
38 0,6 0 0,2 Avril 2008 Avril 2013 Hall de production et machines pour la fabrication de produits à base de béton utilisés dans la construction Création de 5 nouveaux emplois, nouveaux partenaires contractuels, nouveaux produits,
hausse des recettes,
réduction des coûts de fonctionnement, etc.
39 93,8 0 11,2 Fév. 2009 Fév. 2014 Installations de production de coke: batterie de fours à coke, tour à charbon, tour de refroidissement, système d'élimination de la poussière de charbon de la batterie, systèmes informatiques Préservation des emplois
Augmentation de la capacité de production
Réduction des émissions
40 0,5 0,08 0,2 Juin 2008 Juin 2013 Équipements pour la fabrication de produits chimiques: buses, pompes, instruments de contrôle et de mesure Création de 4 nouveaux emplois, réduction des émissions
41 35,1 1,3 4,2 Sept. 2008 Sept. 2013 Unité de désulfuration des fumées dans une entreprise de production d'électricité Réduction des émissions de SO2 et de particules

1Conformément aux exigences réglementaires de durabilité fixées par les législations européenne et nationales.

Légende: Voir annexe IV.

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des informations recueillies au cours de l'audit.

Annexe IV

Légende de l'annexe III

  Réalisations pleinement obtenues à l'achèvement du projet? Réalisations obtenues existantes et utilisées jusqu'à la fin de la période de durabilité? Réalisations obtenues existantes et utilisées au moment de l'audit? Résultats obtenus à l'achèvement du projet? Résultats durables jusqu'à la fin de la période de durabilité? Résultats durables au moment de l'audit? Estimation des perspectives de santé économique du bénéficiaire (au moment de l'audit)

Bon

Réalisations obtenues comme prévu Actifs cofinancés existants et utilisés jusqu'à la fin de la période de durabilité Actifs cofinancés existants et utilisés Résultats obtenus comme prévu. Évaluation sur la base d'indicateurs de performance suffisants et fiables Résultats existants jusqu'à la fin de la période de durabilité: le projet a généré un niveau acceptable de retour financier et économique sur les coûts investis, a contribué à accroître la production, la productivité, l'emploi, la compétitivité et l'esprit d'entreprise et a encouragé l'innovation Résultats existants: le projet a généré un niveau acceptable de retour financier et économique sur les coûts investis, a contribué à accroître la production, la productivité, l'emploi, la compétitivité et l'esprit d'entreprise et a encouragé l'innovation Les activités du bénéficiaire sont rentables et ses perspectives d'avenir, positives

Moyen

Réalisations obtenues, mais pas entièrement par rapport à ce qui était prévu Actifs cofinancés existants et utilisés jusqu'à la fin de la période de durabilité, mais en deçà de la capacité Actifs cofinancés existants et utilisés, mais en deçà de la capacité Résultats obtenus mais pas totalement conformes aux prévisions Résultats existants seulement partiellement jusqu'à la fin de la période de durabilité (la production, la productivité et l'emploi ont diminué par rapport à la situation à la fin du projet) Résultats existants seulement partiellement (la production, la productivité et l'emploi ont diminué par rapport à la situation à la fin du projet) Risques liés aux opérations futures (par exemple, des problèmes de restructuration de la dette ou d'équilibre du déficit; les perspectives commerciales futures dépendaient de l'issue d'autres projets ou de la possibilité de générer des capitaux supplémentaires)

Médiocre/arrêt de l'activité

Une part significative des réalisations prévues non obtenues Une part significative des actifs cofinancés non utilisés jusqu'à la fin de la période de durabilité Une part significative des actifs cofinancés non utilisés Une part significative des résultats prévus non atteints Une part significative des résultats inexistants ou arrêt de l'activité jusqu'à la fin de la période de durabilité Une part significative des résultats inexistants ou arrêt de l'activité Risques importants liés aux activités futures (voir problèmes susmentionnés, ou faillite du bénéficiaire, arrêt des activités soutenues ou très mauvaises perspectives d'avenir)

«x»indique que les informations ne sont pas intégralement disponibles ou qu'aucun indicateur adéquat n'a été défini

     Informations sur les résultats non mesurables Informations sur les résultats non mesurables; informations pas disponibles dans leur intégralité Informations sur les résultats non mesurables; informations pas disponibles dans leur intégralité  

Évaluation impossible en raison d'un manque d'informations

 

Annexe V

Évolution du nombre d'emplois dans les projets audités

PO Nombre d'employés (PME) Nombre d'employés (entreprises de plus grande taille)
avant le projet au terme du projet
(total)
Différence entre la situation avant le projet et au terme de celui-ci au terme du projet
(du fait du projet)
au 1er juin 2016 Différence entre la situation au terme du projet et au 1er juin 2016 avant le projet au terme du projet
(total)
Différence entre la situation avant le projet et au terme de celui-ci au terme du projet
(du fait du projet)
au 1er juin 2016 Différence entre la situation au terme du projet et au 1er juin 2016
PO «Burgenland» 45 192 + 326 % 135 114 - 40 % 376 413 + 10 % 0 319 - 23 %
République tchèque                        
PO Sud-Est 12 40 + 233 % 19 53 + 33 % - - - - - -
PO «Entreprises et innovation» 325 352 + 8 % 4 395 + 12 % - - - - - -
Allemagne                        
PO «Basse-Saxe» 24 109 + 354 % 85 125 + 15 % - - - - - -
PO «Saxe» 60 89 + 48 % 29 107 + 20 % 286 437 + 53 % 151 766 + 75 %
Italie                        
PO national 0 19 s.o. 19 19 0 160 163 + 2 % 3 1631 -
PO «Pouilles» 59 86 + 45 % 27 72 - 16 % 319 354 + 11 % 35 532 + 50 %
PO Pologne 263 424 + 61 % 159 441 + 4 % 10 656 10 871 + 2 % 14 9 691 - 11 %
Total 788 1 311 + 66,4 % 477 1 326 + 1 % 11 797 12 238 + 3,7 % 203 11 471 - 6 %

1Dans un projet relevant du PO national italien, il n'a pas été possible de vérifier si les emplois créés ont été maintenus. Il a toutefois été supposé que tous les emplois (163) étaient préservés au 1er juin 2016.

Note: Les chiffres du tableau montrent les résultats obtenus pour les projets audités relevant des PO concernés.

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des informations recueillies au cours de l'audit.

Annexe VI

Conditions réglementaires de durabilité définies par les autorités de gestion

Aspect spécifique AT CZ (PO national) CZ (POR) DE (Basse-Saxe) DE (Saxe) IT (PO national) IT (POR) PL
1. Législation nationale

 

En partie
Conforme à la réglementation de l'UE, mais absence d'obligation en matière de suivi.

 

Oui
Conforme à la réglementation de l'UE en ce qui concerne les actifs achetés. La période de durabilité s'appliquait également aux emplois créés ou préservés.

 

Oui
Conforme à la réglementation de l'UE en ce qui concerne les actifs achetés. La période de durabilité s'appliquait également aux emplois créés ou préservés.

 

Oui
Conforme à la réglementation de l'UE en ce qui concerne les actifs achetés. La période de durabilité s'appliquait également aux emplois créés ou préservés.

 

Oui
Conforme à la réglementation de l'UE en ce qui concerne les actifs achetés. La période de durabilité s'appliquait également aux emplois créés ou préservés.

 

En partie
Conforme à la réglementation de l'UE, mais transposition non homogène des dispositions.

 

En partie
Conforme à la réglementation de l'UE, mais transposition non homogène des dispositions.

 

En partie
Conforme à la réglementation de l'UE, mais absence d'obligations en matière de suivi.

2. PO axés sur la pérennité des résultats des projets

 

Non

 

Non

 

Non

 

En partie

 

En partie

 

Non

 

Non

 

Non

3. Conditions spécifiques dans les conventions de financement

 

En partie
Obligation de maintenir les investissements pendant cinq ans après l'achèvement du projet.
Pas de contrôles systématiques concernant les exigences en matière de durabilité.

 

En partie
Obligation de maintenir les investissements pendant trois ans (PME) après l'achèvement du projet. Établissement de rapports pour les deux premiers exercices comptables clôturés, mais pas pour l'intégralité de la période de durabilité.

 

Oui
Obligation de conserver les actifs pendant cinq ans pour toutes les entreprises, établissement de rapports tout au long de la période de durabilité.

 

Oui
Conditions d'éligibilité détaillées (types d'investissements et conditions liées à l'emploi). Obligation de maintenir les actifs investis et les emplois pendant cinq ans. Obligations détaillées en matière d'établissement de rapports.

 

Oui
Conditions d'éligibilité détaillées (types d'investissements et conditions liées à l'emploi). Obligation de maintenir les actifs investis et les emplois pendant cinq ans. Obligations détaillées en matière d'établissement de rapports.

 

En partie
Obligation de maintenir les investissements pendant cinq ans après l'achèvement du projet ou jusqu'au remboursement de l'emprunt. Dans deux des trois mesures auditées, l'établissement de rapports n'était prévu que pendant les deux premières années après l'achèvement du projet.

 

En partie
Obligation de maintenir les investissements pendant cinq ans après l'achèvement du projet, dans une mesure (jusqu'à dix ans pour les biens immobiliers). Dans une mesure, établissement de rapports (seulement pendant les deux premières années après l'achèvement du projet). Établissement de rapports non prévu dans une mesure.

 

En partie
Obligation de maintenir les investissements pendant cinq ans après l'achèvement du projet. Dans une mesure (présentation de rapports sur les résultats chaque année au cours des cinq ans suivant l'achèvement du projet).

4. Orientations ou conseils systématiques de l'AG/des organismes chargés de la mise en œuvre en ce qui concerne le suivi de la durabilité

 

Non

 

En partie
Orientations pour les demandeurs et les bénéficiaires, suivi ne portant pas sur l'intégralité de la période de durabilité.

 

Oui
Orientations pour les demandeurs et les bénéficiaires, suivi portant sur l'intégralité de la période de durabilité, contrôle sur place de chaque projet.

 

Oui
Mise en place de mécanismes de suivi efficaces et diffusion d'orientations.

 

Oui
Mise en place de mécanismes de suivi efficaces et diffusion d'orientations.

 

En partie
Pas d'orientations spécifiques; les seules orientations fournies dans le cadre d'une mesure portent sur les exigences en matière d'entretien.

 

Non

 

En partie
Orientations approuvées en 2012, mais aucun suivi exhaustif nécessaire.

Source: analyse de la Cour des comptes européenne.

Annexe VII

Procédures de suivi et d'établissement de rapports concernant les exigences réglementaires de durabilité

État membre PO Suivi par les AG Rapports établis par les bénéficiaires
AT PO «Burgenland»
2000-2006

 

Moyen: L'AG et l'organisme chargé de la mise en œuvre n'ont pas prévu de contrôles systématiques des exigences en matière de durabilité et n'ont procédé à aucune vérification ciblée au cours de la période de durabilité. Pendant une période de trois ans après l'achèvement des projets, l'organisme chargé de la mise en œuvre a contrôlé la réalisation et le maintien de la valeur cible en matière d'emplois sur la base des données provenant du Fonds d'assurance sociale ainsi que de la comptabilité financière des entreprises bénéficiaires.
Pas de système informatique en place pour le suivi des résultats pendant toute la période de durabilité.

 

Médiocre: Aucune information n'était demandée aux bénéficiaires afin de contrôler les résultats des projets pour le reste de la période de durabilité.

CZ Programme opérationnel «Entreprises et innovation» 2007-2013

 

Moyen: L'AG et l'organisme chargé de la mise en œuvre n'ont pas assuré le suivi de la performance des projets pendant toute la période de durabilité mais seulement pendant les deux premiers exercices clôturés après l'achèvement des projets. La sélection des projets à contrôler pendant la mise en œuvre et la période de durabilité se fondait sur un échantillon.

 

Moyen: Bien que les bénéficiaires fussent tenus de faire rapport sur les indicateurs contraignants (principalement les réalisations) et non contraignants, ils n'ont pas rendu compte de manière cohérente des valeurs atteintes pour les indicateurs non contraignants. Ils n'étaient pas tenus de fournir des informations sur la performance des projets sur l'intégralité de la période de durabilité. La transmission tardive des rapports sur les résultats des projets n'était pas sanctionnée.

CZ PO régional Sud-Est 2007-2013

 

Bon: L'AG exigeait que des informations tant sur les résultats que sur les réalisations soient fournies dans les rapports de suivi. Les deux types d'indicateurs étaient contraignants. Au cours de la période de durabilité, l'AG a procédé au moins une fois à un contrôle sur place pour chacun des projets. Les rapports de suivi devaient être transmis chaque année au cours de la période de durabilité et couvraient celle-ci dans son intégralité.

 

Moyen: Les bénéficiaires ont fourni des informations sur les indicateurs tant de réalisation que de résultat dans les rapports annuels de suivi, et ce tout au long de la période de durabilité. La transmission tardive des rapports sur les résultats des projets n'était pas sanctionnée.

DE Basse-Saxe
PO 2007-2013

 

Bon: Des procédures de suivi adéquates ont été mises en place par les autorités afin de garantir la réalisation des projets en conformité avec les dispositions et les conditions en vigueur ainsi que d'obtenir une assurance raisonnable quant à l'obtention de résultats durables. Des vérifications systématiques ont été effectuées sur la base d'un échantillonnage.

 

Bon: Un système normalisé et efficace d'établissement de rapports par les bénéficiaires était en place et appliqué, couvrant l'achèvement du projet et, par la suite, l'intégralité de la période de durabilité.

DE Saxe
PO 2007-2013

 

Bon: Des procédures de suivi adéquates ont été mises en place par les autorités afin de garantir la réalisation des projets en conformité avec les dispositions et les conditions en vigueur ainsi que d'obtenir une assurance raisonnable quant à l'obtention de résultats durables. Des vérifications systématiques ont été effectuées sur la base d'un échantillonnage.

 

Moyen: Un système normalisé et efficace d'établissement de rapports était en place, couvrant l'achèvement du projet et, par la suite, la période de durabilité. Pour des raisons pratiques, le rapport final sur la durabilité devait être transmis trois mois avant la fin de la période de durabilité de cinq ans; bien que cette pratique ne fût pas conforme à la réglementation, elle n'a pas eu d'impact négatif direct sur la durabilité des résultats.

IT PO national (PON R&C 2007-2013)

 

Médiocre: En ce qui concerne les projets audités, l'autorité de gestion ne disposait pas d'informations sur leur utilisation tout au long de la période de durabilité et n'a pas demandé ces informations aux bénéficiaires. Globalement, les éléments probants recueillis n'étaient pas suffisants pour garantir que les projets respectaient pleinement les obligations en matière de durabilité.

 

Moyen: Selon la mesure concernée, déclarations sur l'honneur obligatoires relatives au maintien de la durabilité par les bénéficiaires: a) sur l'intégralité de la période de durabilité; b) aucune déclaration sur l'honneur; c) une déclaration sur l'honneur unique relative aux résultats deux ans après l'achèvement des projets.

IT PO «Pouilles» (POR «Pouilles» 2000-2006)

 

Médiocre: Il n'était pas prévu d'effectuer des contrôles systématiques des exigences en matière de durabilité. En ce qui concerne les projets audités, l'autorité de gestion ne disposait pas d'informations sur leur utilisation tout au long de la période de durabilité et n'a pas demandé ces informations aux bénéficiaires.
Pas de système informatique en place pour le suivi des résultats après l'achèvement des projets.

 

Moyen: Selon la mesure concernée, l'autorité de gestion demandait au bénéficiaire de fournir: a) une déclaration sur l'honneur pendant deux années consécutives suivant l'achèvement du projet (si le bénéficiaire était une grande entreprise ou un groupement de PME) ou b) une déclaration sur l'honneur unique (si le bénéficiaire était une microentreprise).

PL Amélioration de la compétitivité des entreprises 2004-2006

 

Moyen: Des procédures de suivi différentes étaient appliquées selon les organismes de mise en œuvre:
a) établissement d'un rapport annuel sur les résultats au cours de la période de durabilité; b) contrôles portant sur un échantillon de 5 % des projets achevés cinq ans avant l'année en cours. Cette procédure n'a toutefois pas permis d'assurer le suivi systématique des résultats obtenus et de leur maintien tout au long de la période de durabilité.
Pas de système informatique en place pour le suivi des résultats pendant toute la période de durabilité.

 

Médiocre: Dans le cadre d'une mesure, les bénéficiaires étaient tenus d'établir des rapports annuels sur la durabilité des résultats des projets cinq ans après l'achèvement de ceux-ci (conformément à la législation nationale), mais cela n'était pas le cas pour deux autres mesures.

Source: analyse de la Cour des comptes européenne.

Annexe VIII

Résultats des évaluations concernant les PME et les grandes entreprises

PME

-Le modèle d'intervention prévalent visait à atteindre le plus grand nombre possible de bénéficiaires, mais comportait peu d'indications quant aux bénéficiaires cibles ou aux objectifs spécifiques que les projets étaient censés atteindre.

-Dans la plupart des cas, les projets avaient pour objet d'accroître les principaux facteurs de production des entreprises, tels que le capital, la main-d'œuvre et les dépenses de R&D. Mais peu d'attention a été accordée à l'objectif final poursuivi ou aux résultats attendus, par exemple du point de vue de l'augmentation des exportations, de la productivité ou des ventes.

-La majeure partie des bénéficiaires appartenaient à des secteurs économiques considérés comme à faible technologie, comme la fabrication ou le commerce de gros. Cela indique que des moyens considérables ont été utilisés pour soutenir le rattrapage du retard ou la survie de PME dans les secteurs traditionnels plutôt que pour promouvoir la croissance et les pôles d'innovation.

-Même si une transition d'une aide non remboursable à une aide remboursable a pu être observée, les subventions restent encore le mode d'octroi de l'aide le plus commun. Les subventions simples sont généralement considérées comme des outils traditionnels, moins innovants (et présentant éventuellement un moindre rapport coût-efficacité) que les instruments financiers.

-Des changements ont été constatés en matière de performance économique. Les subventions du FEDER ont permis d'accélérer ou d'anticiper les plans d'investissement des PME, contribuant ainsi à accroître leur chiffre d'affaires, leur rentabilité et leurs exportations. Mais le changement le plus important induit par le FEDER pourrait être une évolution des comportements dans la manière de conduire les affaires plutôt que dans la concrétisation immédiate de résultats économiques, qui n'étaient de toute façon pas l'objet principal des projets.

-L'accent n'a pas été mis sur l'orientation vers les résultats de la logique d'intervention censée produire les changements spécifiques attendus, ni sur la mise en œuvre de subventions conditionnelles obligeant les entreprises bénéficiaires à atteindre des objectifs bien définis (par exemple en termes de création ou de préservation d'emplois).

-Le suivi n'était pas adapté au rôle joué par le FEDER dans le soutien aux PME. Les indicateurs retenus ne correspondaient pas suffisamment à la valeur ajoutée du FEDER. Des systèmes de mesure permettant d'évaluer le degré de réalisation et d'en rendre compte, sur la base d'informations collectées auprès des entreprises, faisaient défaut.

Grandes entreprises

-La logique sous-tendant le soutien aux grandes entreprises demeurait peu claire et les PO n'indiquaient pas explicitement les avantages directs et indirects prévus. En outre, les études menées antérieurement n'avaient pas mis en évidence l'efficacité et tous les bénéfices de l'aide aux grandes entreprises.

-Le soutien apporté par le FEDER a souvent eu peu d'incidence sur les décisions d'investissement des entreprises, notamment en ce qui concerne l'opportunité d'investir dans l'UE ou à l'étranger.

-Les capacités de production et la productivité des bénéficiaires de grands projets ont globalement augmenté et des résultats directs ont été produits (par exemple, un accroissement de la demande de main-d'œuvre), tandis que les résultats à plus long terme au delà de la période de durabilité de cinq ans ont été moins évidents. Les investissements dans les secteurs présentant des liens plus étroits avec la structure industrielle existante ont probablement généré des avantages plus durables. La nature des investissements et l'historique d'exploitation des entreprises de la région ont eu un impact sur le niveau de durabilité, qui était également fonction du secteur industriel ainsi que des durées de vie différentes des investissements et des besoins en capitaux.

-L'octroi de subventions multiples était pratique courante entre 2007 et 2013. De ce fait, les besoins réels d'investissement, par les grandes entreprises, dans la région concernée, ou les effets incitatifs à cet égard, n'étaient souvent pas explicites.

-Bien qu'il ait été constaté que les incitations régionales, les programmes de développement des fournisseurs et les financements multiples permettaient de promouvoir efficacement la durabilité des aides, il a toutefois été souligné que les capacités stratégiques des autorités de gestion et d'autres parties prenantes en ce qui concerne l'élaboration et la mise en œuvre des politiques, y compris la sélection efficace des projets au regard de la stratégie à long terme de la région, ont été essentielles pour la réussite du soutien aux entreprises.

Ex-post evaluation of Cohesion Policy programmes 2007-2013:

  • Final report – work package 2: ‘Support to SMEs – Increasing Research and innovation in SMEs and SME Development', 30 mars 2016; et
  • Final report – work package 4: ‘Support to large enterprises', 18 février 2016. Synthèse présentée dans le document de travail des services de la Commission SWD(2016) 318 final du 19 septembre 2016

Réponses de la commission

Synthèse

IV

Outre les modifications d’ordre législatif intervenues sur la période 2007-2013, l’approche de l’UE en matière de durabilité s’est améliorée sous l'effet de l’importance accrue accordée à la planification stratégique des grands projets, du fait du caractère obligatoire de l’analyse coût/avantages ex ante, ainsi que dans le cadre des évaluations ex post de la Commission au niveau des programmes pour ce qui est de la politique de cohésion.

VII

Pour prendre en compte les aspects liés à la durabilité, la Commission recourt aux critères de sélection approuvés au niveau du comité de suivi, où elle exerce des «fonctions consultatives». La Commission ne recueille pas, ne surveille pas et n’analyse pas d’indicateurs au niveau des projets.

Pour la période de programmation 2014-2020, la Commission encourage l’adoption d’une perspective à plus long terme grâce à la mise en place de l’orientation sur la performance dans tous les programmes relevant des Fonds ESI et à l’importance accrue accordée à l’évaluation des impacts ex post pour toutes les interventions de l’UE. Les évaluations d’impacts permettent de mieux prendre en compte les aspects liés à la durabilité.

VIII

Premier point: La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

Deuxième point: La Commission accepte la recommandation.

Troisième point: La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

Quatrième point: La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

Cinquième point: La Commission accepte la recommandation.

En conséquence, dans le cadre de ses futures évaluations ex post, la Commission renforcera l’attention portée aux aspects liés à la durabilité, dans les limites imposées par le calendrier des évaluations et les types d’interventions à analyser.

Sixième point: La Commission accepte la recommandation.

Septième point: La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

La Commission n’entend pas surveiller la réalisation des objectifs allant au-delà des prescriptions légales.

Introduction

09

Les indicateurs de résultats prévus dans les programmes opérationnels du FEDER et du Fonds de cohésion sont censés refléter l’évolution attendue dans les domaines économique, social et environnemental, le plus souvent au niveau régional. Étant donné que la gestion est partagée avec les États membres, la Commission ne contrôle pas les résultats obtenus au niveau des projets.

11

La Commission s’est efforcée de veiller à ce que les exigences juridiques soient remplies en ce qui concerne la durabilité.

La sélection des projets d’investissements productifs comprend une évaluation de la «durabilité» des projets, fondée sur l’examen d’un plan d’entreprise. Ce dernier doit démontrer la nécessité d’une subvention publique (dans le cadre du régime d’aides d’État applicable) et la capacité du projet à obtenir des ressources supplémentaires, couvrant les coûts opérationnels et de maintenance, ainsi qu’à dégager un bénéfice raisonnable.

La Commission a constamment montré son intérêt pour la question de la durabilité. Elle s'est fixé pour objectif à long terme de mettre en œuvre une approche commune en matière de planification stratégique et une logique d’intervention bien définie régissant les interventions au niveau de l’UE, qui soit aussi implicitement axée sur la question de la durabilité. D’importants progrès ont été accomplis à cet égard au cours de la période de programmation 2014–2020, avec l’introduction de l’orientation sur les résultats dans tous les programmes relevant des Fonds ESI, l’importance accordée à la logique d’intervention et le renforcement de la focalisation sur l’évaluation des impacts ex post pour toutes les interventions de l’UE. Les évaluations d’impacts permettent de mieux prendre en compte les aspects liés à la durabilité.

Observations

40

Tout au long de la période en cours (2014–2020), les comités de suivi examineront et évalueront les indicateurs de réalisations et de résultats dans le cadre des objectifs spécifiques du programme opérationnel.

Les données transmises par les autorités de gestion à la Commission se situent au niveau des axes prioritaires relevant des programmes opérationnels, et non au niveau des projets. Toutefois, dans le contexte de l’évaluation ex post des interventions du FEDER et du Fonds de cohésion pour la période 2007–2013, la Commission a commandé des études sous la forme d’évaluations contrefactuelles, dans le but d’apprécier les impacts de la politique de cohésion sur la croissance économique régionale au cours de la période. Dans le cadre spécifique de l’évaluation ex post du soutien aux PME pour la période 2007–2013, des éléments supplémentaires recueillis au moyen d’études de cas reflètent également les effets du soutien du FEDER sur les performances des PME, leur propension à investir et leur capacité à supporter la crise, ainsi que sur les changements comportementaux dans les méthodes commerciales.

Pour la période en cours, l’article 54 du RDC impose aux États membres d’effectuer des évaluations d’impacts pour les interventions de l’UE au titre des Fonds ESI.

50

Depuis la période de programmation 2014–2020, la Commission fournit aux autorités de gestion des orientations sur les critères de sélection applicables aux projets liés aux stratégies de spécialisation intelligente. Dans le cadre de la gestion partagée des Fonds, des critères de sélection spécifiques et d’autres instruments visant à soutenir la promotion de la durabilité des résultats, conçus sur la base des règles d’éligibilité nationales, sont mis en place au niveau national par les autorités de gestion.

Pour la période de programmation 2014–2020, la Commission encourage l’adoption d’une perspective à plus long terme grâce à la mise en place de l’orientation sur les résultats dans tous les programmes relevant des Fonds ESI et à l’importance accrue accordée à l’évaluation des impacts ex post pour toutes les interventions de l’UE. Les évaluations d’impacts permettent de mieux prendre en compte les aspects liés à la durabilité.

54

Afin d'améliorer la qualité de la conception de chaque programme et de vérifier si ses objectifs et valeurs cibles pourront être atteints, le programme bénéficie d’une évaluation ex ante effectuée au niveau des axes prioritaires et non sur la base d’une typologie des entreprises. Les évaluations ex ante révèlent que les PO n’avaient pas quantifié les besoins réels des entreprises en matière de financements publics, mais avaient mis en évidence les défaillances du marché.

56

Conformément aux dispositions régissant les aides d’État, le bénéficiaire de l’aide doit démontrer la nécessité de l’aide (sur la base d’un plan d’entreprise).

58

L’extension des exigences de durabilité au-delà de la période minimale entraînerait d’importantes difficultés lors de la clôture et imposerait de lourdes obligations de contrôle supplémentaires. Avec le temps, une telle obligation devient également moins pertinente, compte tenu de l’activité naturelle des opérateurs économiques, qui peuvent être amenés à transférer ou vendre des activités pour des raisons économiques.

63

L’innovation est devenue un objectif déclaré des programmes de la période 2014–2020, les projets étant évalués en conséquence dans le cadre du processus de sélection, pour faire écho aux conditions et objectifs du PO.

En raison de la crise, le contexte économique de la période 2007–2013 était radicalement différent. Les efforts visaient plutôt à assurer la survie des entreprises et à pérenniser les emplois existants.

65

Le fait d’octroyer la subvention alors que le projet a déjà commencé est conforme aux dispositions des régimes d’aides d’État. La Commission tient à souligner qu’il existe également des situations dans lesquelles le lancement précoce d’un projet n’implique pas nécessairement un effet d’aubaine.

66

Les autorités de gestion ont surveillé les montants d’aide reçus, dans les cas où ils ont été octroyés au titre du régime de minimis.

69

La Commission tient à souligner que la définition d’une approche commune relative à l’utilisation d’indicateurs pour les Fonds ESI n’a fait qu’évoluer et se renforcer au fil du temps. D’importants progrès ont été accomplis à cet égard au cours de la période 2014–2020 en s’appuyant sur les mesures déjà prises en 2007–2013. Pour ce qui est de la période en cours, il importe que tous les programmes opérationnels relevant des Fonds ESI soient assortis d’indicateurs de réalisations et de résultats définis pour tous les objectifs d’investissement spécifiques, et les autorités de gestion de ces programmes ont élaboré des plans d’évaluation des impacts des investissements de l’UE.

70

Sur la base des enseignements tirés des périodes de programmation précédentes, la Commission estime que des progrès ont été accomplis au cours de la période en cours (2014–2020). Outre l’utilisation et la communication systématiques d’indicateurs dans le cadre des programmes opérationnels, l’obligation actuelle de mener des évaluations d’impacts pour toutes les interventions du FEDER encourage également les États membres à adopter une perspective à moyen ou long terme lors de la planification et de la programmation de la mise en œuvre des interventions, ce qui contribue dès lors implicitement à la durabilité du fruit des investissements. Le suivi direct de la durabilité des résultats des projets demeure cependant de la responsabilité des États membres.

77

Pour la période 2007–2013, le plan d’enquête «Bridging the Gap» indique que la Commission a réalisé des audits consistant, notamment, à vérifier si les exigences légales en matière de durabilité avaient été respectées. Certains défauts de conformité ont été signalés et ont fait l’objet d’un suivi de la part de la Commission.

Pour la période 2014–2020, les audits des systèmes de prévention précoce et les audits de conformité couvrent également le risque de non-respect des exigences légales de durabilité en recourant aux mêmes check-lists.

En ce qui concerne l’évaluation, les évaluations ex post des programmes relevant du FEDER et du Fonds de cohésion pour la période 2007–2013 ont notamment porté sur treize lots de travaux, dont huit thématiques (tels que le soutien aux PME, l’environnement, l’efficacité énergétique, le tourisme et la culture, etc.). Si aucune évaluation n’était directement axée sur le thème de la «durabilité» des résultats en soi (par opposition aux exigences légales de durabilité à évaluer dans le contexte des audits), certaines de ces études se référaient explicitement à la durabilité des résultats/impacts, qui faisait l’objet d’une question spécifique en matière d'évaluation. C’est le cas, par exemple, en ce qui concerne l’évaluation ex post du soutien aux grandes entreprises et du tourisme et de la culture. En outre, les évaluations ex post portent sur les résultats à long terme, c’est-à-dire la durabilité des interventions de l’UE dans les limites prévues par le calendrier des évaluations, les types d’interventions analysées, et les éléments de preuve disponibles.

80

Le recours à des mesures correctrices (ou à des régimes d’aides remboursables) doit être soigneusement examiné. Par exemple, si le bénéficiaire n’a pas atteint les objectifs en raison d’une aggravation du contexte économique ayant affaibli sa viabilité financière, le fait de lui imposer de nouvelles mesures correctrices aurait des conséquences graves et contreproductives pour les projets dont l’objectif a été partiellement réalisé.

Réponse commune de la Commission aux points 81 à 84

Voir la réponse de la Commission à la recommandation 5 b).

86

En outre, le recours accru aux instruments financiers pour les investissements sans risque est de nature à limiter le risque de l’effet d’aubaine et à apporter des garanties supplémentaires en matière de durabilité, dans la mesure où les plans d’entreprise sont soigneusement évalués par les banques commerciales, soucieuses de vérifier la viabilité financière des projets.

92

L’orientation sur la performance est au cœur de l’approche actuellement appliquée par la Commission aux investissements de l’UE et dépend de plusieurs éléments en interaction, à savoir, notamment, une bonne analyse des besoins, une logique d’intervention fiable assortie d’objectifs spécifiques clairement définis, des indicateurs de résultats bien choisis et pris en compte dans les critères de sélection et, également, un cadre de performance comprenant des valeurs intermédiaires et des valeurs cibles. En outre, l’exigence relative aux évaluations d’impacts qui s’applique pour la période 2014–2020 invite à tenir une réflexion ex ante sur les objectifs à atteindre grâce à ces investissements.

93

Du fait du lien avec le cadre financier, le cadre réglementaire est conçu et négocié trois ou quatre ans au moins avant que les évaluations ex post relatives à la période de programmation en cours ne puissent être effectuées (après la fin de la période d’éligibilité, de manière à obtenir des données fiables et en nombre suffisant).

Conclusions et recommandations

Recommandation n° 1 - Promouvoir la durabilité des résultats
  1. La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.
  2. La Commission accepte la recommandation.
Recommandation n° 2 - Prendre en considération la question de la durabilité dans les procédures de sélection

La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

Recommandation n° 3 - Mettre l'accent sur la durabilité dans le suivi et les rapports

La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

Recommandation n° 4 - Prendre en considération la question de la durabilité dans les évaluations

La Commission accepte la recommandation.

En conséquence, dans le cadre de ses futures évaluations ex post, la Commission renforcera l’attention portée aux aspects liés à la durabilité, dans les limites imposées par le calendrier des évaluations et les types d’interventions à analyser.

Recommandation n° 5 - Appliquer avec cohérence des mesures correctrices clairement définies
  1. La Commission accepte la recommandation.
  2. La Commission fait observer que la recommandation est adressée aux États membres.

La Commission n’entend pas surveiller la réalisation des objectifs allant au-delà des prescriptions légales.

Liste des abréviations et glossaire

Autorité de gestion (AG): Une autorité de gestion est une autorité publique nationale, régionale ou locale (ou tout autre organisme public ou privé) désignée par un État membre pour gérer un programme opérationnel. Elle a, entre autres, pour tâche de sélectionner les projets à subventionner, d'assurer le suivi de leur mise en œuvre et de rendre compte à la Commission sur les aspects financiers et sur les résultats obtenus. C'est également elle qui impose des corrections financières aux bénéficiaires à la suite d'audits réalisés par la Commission, par la Cour des comptes européenne ou par une autorité compétente de l'État membre.

Bonne gestion financière: Gestion régulière et transparente du budget de l'UE, conforme aux dispositions du règlement financier, et notamment aux principes d'économie, d'efficience et d'efficacité.

Effet d'aubaine: L'effet d'aubaine se produit lorsqu'un financement est octroyé afin de soutenir un bénéficiaire qui aurait effectué le même choix en l'absence d'aide. En pareil cas, le résultat ne saurait être imputé à la politique menée, et l'aide versée au bénéficiaire n'a eu aucun impact. Ainsi, la part des dépenses générant un effet d'aubaine est, par définition, improductive, puisqu'elle ne contribue pas à la réalisation des objectifs. Dans le contexte du présent audit, il s'agit d'une situation dans laquelle un projet subventionné aurait été pleinement ou partiellement entrepris sans l'octroi de l'aide.

Fonds européen de développement régional (FEDER): Le Fonds européen de développement régional vise à renforcer la cohésion économique et sociale dans l'Union européenne en corrigeant les principaux déséquilibres régionaux par un soutien financier à la création d'infrastructures et par des investissements porteurs en matière de création d'emplois, principalement pour les entreprises.

Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds ESI): Ces cinq Fonds distincts soutiennent la réalisation de la stratégie de l'Union européenne pour une croissance intelligente, durable et inclusive sur l'ensemble de son territoire, ainsi que la mise en œuvre des missions spécifiques à chacun d'entre eux. Ils définissent des cadres stratégiques pour la période budgétaire de sept ans couverte par le cadre financier pluriannuel. Ils comprennent: le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), le Fonds de cohésion (FC), le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).

Indicateur: Variable indicative donnant des informations utiles pour déterminer le degré de réalisation d'un objectif.

Période de programmation: Cadre pluriannuel dans lequel les dépenses relevant du FEDER sont planifiées et exécutées.

PME: Petites et moyennes entreprises

POR: Programme opérationnel régional

Programme opérationnel (PO): Programme établissant les priorités et les objectifs spécifiques d'un État membre ou d'une région, et décrivant les modalités d'utilisation des financements (financements publics nationaux et de l'UE et cofinancements privés) au cours d'une période déterminée (actuellement sept ans) pour soutenir des projets. Les projets relevant d'un PO doivent contribuer à la réalisation d'un certain nombre d'objectifs. Ils bénéficient de financements du FEDER. Les PO sont élaborés par les États membres et doivent être approuvés par la Commission préalablement à tout paiement sur le budget de l'UE. Pendant la période de programmation, ils ne peuvent être modifiés que par accord entre les deux parties.

R&D: Recherche et développement

Réalisations des projets: Les éléments livrables d'un projet.

Règlement portant dispositions communes (RDC): Règlement (UE) n° 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013. Ce règlement arrête les règles communes applicables au Fonds européen de développement régional (FEDER), au Fonds social européen (FSE), au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) (ci-après «Fonds structurels et d'investissement européens» ou «Fonds ESI»), qui relèvent tous d'un cadre commun. Il fixe également les dispositions nécessaires pour assurer l'efficacité des Fonds ESI, ainsi que la coordination de ces fonds entre eux et avec les autres instruments de l'Union.

Résultats directs des projets: Changements pour les destinataires directs d'une intervention résultant de leur participation à celle-ci (par exemple hausse de la production, de la productivité, des ventes, du chiffre d'affaires ou des exportations, renforcement de l'esprit d'entreprise et de la compétitivité, mise en place de nouveaux produits ou services, création ou maintien d'emplois à long terme).

Résultats durables des projets: Résultats pérennes des projets. Le principal indicateur de la durabilité des résultats d'un projet est le flux continu des avantages nets apportés par celui-ci. Par exemple, une fois le projet achevé, pendant et après la période réglementaire de durabilité, il devrait générer un niveau acceptable de retour financier et économique sur les coûts investis, contribuer à accroître la production, la productivité, l'emploi, la compétitivité et l'esprit d'entreprise, et encourager l'innovation.

Résultats indirects des projets: Les effets positifs des projets pour les régions concernées, par exemple l'augmentation de l'emploi, de la compétitivité et de l'esprit d'entreprise, le renforcement de l'innovation, l'amélioration du taux de survie des entreprises, la corrélation entre l'aide financière et la coopération avec des universités et/ou des chercheurs pour renforcer la capacité d'innover et la concurrence, le développement des compétences ou des bases de connaissances, la fourniture de conseils aux entreprises et la mise en réseau avec d'autres organisations similaires.

SER: Sources d'énergie renouvelables

Stratégie Europe 2020: Stratégie de croissance adoptée par l'UE pour la période 2010-2020 et visant à faire sortir l'Union de la crise. Ses cinq objectifs thématiques concernent l'emploi, la recherche et le développement, le climat/l'énergie, l'éducation, l'inclusion sociale et la réduction de la pauvreté.

Suivi: Processus continu de collecte systématique d'informations, selon des indicateurs choisis, pour fournir aux gestionnaires et aux parties prenantes d'une action de développement en cours, des éléments sur les progrès réalisés, les objectifs atteints et l'utilisation des fonds alloués (Source: glossaire du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE).

TFUE: Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne

Valeur ajoutée (européenne): La valeur ajoutée européenne est la valeur qu'une action de l'UE ajoute à la valeur qui aurait été générée par l'action des États membres seuls. Dans le contexte du présent audit, la valeur ajoutée européenne correspond aux bénéfices découlant des investissements productifs cofinancés par l'UE, tels que le renforcement de la compétitivité des petites et moyennes entreprises, une meilleure définition des besoins et solutions aux niveaux local et régional, la création d'emplois à long terme et de meilleures perspectives d'innovation.

Notes

1 Voir les conclusions de la présidence du Conseil européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000 (également appelé «l'agenda de Lisbonne»).

2 Document COM(2010) 2020 final du 3 mars 2010 «Europe 2020 – Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive».

3 Article 2, paragraphe 2, du règlement (CE) n° 1261/1999 du Conseil du 21 juin 1999 relatif au Fonds européen de développement régional (JO L 161 du 26.6.1999, p. 43) et article 3 du règlement (CE) n° 1080/2006 du Parlement européen et du Conseil du 5 juillet 2006 relatif au Fonds européen de développement régional (JO L 210 du 31.7.2006, p. 1).

4 Article 3 du règlement (UE) n° 1301/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen de développement régional et aux dispositions particulières relatives à l'objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi» (JO L 347 du 20.12.2013, p. 289).

5 Les informations sur les systèmes de gestion et de contrôle de l'UE relatifs au concours octroyé au titre du FEDER entre 2000 et 2020 sont disponibles à l'adresse http://ec.europa.eu/regional_policy/fr/funding/erdf/.

6 Rapports spéciaux nos 9/2010 «Les dépenses de l'UE relevant d'actions structurelles concernant l'approvisionnement en eau destinée à la consommation domestique sont-elles utilisées de façon optimale?», 2/2015 «Financement, par l'UE, des stations d'épuration des eaux urbaines résiduaires dans le bassin du Danube: de nouveaux efforts sont nécessaires pour aider les États membres à réaliser les objectifs de la politique de l'Union en matière d'eaux usées» et 6/2014 «L'aide en faveur des énergies renouvelables accordée au titre de la politique de cohésion a-t-elle produit de bons résultats?».

7 Étude sur «La dimension de la pérennité dans l'évaluation de l'efficacité du soutien aux entreprises au titre des Fonds structurels et de cohésion» commandée par la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, 2013.

8 Les PME sont des entreprises qui occupent moins de 250 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 50 millions d'euros ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions d'euros. Cette définition s'applique à tous les secteurs et inclut également les microentreprises. Voir définition des PME à l'adresse http://ec.europa.eu/growth/smes/business-friendly-environment/sme-definition_fr.

9 Voir article 30, paragraphe 4, du règlement (CE) n° 1260/1999. Par modification importante d'un projet, on entend une modification «affectant sa nature ou ses conditions de mise en œuvre ou procurant un avantage indu à une entreprise ou à une collectivité publique, et résultant soit d'un changement dans la nature de la propriété d'une infrastructure, soit […] du changement de localisation d'une activité productive».

10 Voir article 57 du règlement (CE) n° 1083/2006 du Conseil du 11 juillet 2006 portant dispositions générales sur le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen et le Fonds de cohésion (JO L 210 du 31.7.2006, p. 25).

11 Règlement (UE) n° 539/2010 du Parlement européen et du Conseil du 16 juin 2010 modifiant le règlement (CE) n° 1083/2006 du Conseil (JO L 158 du 24.6.2010, p. 1).

12 Article 71 du règlement (UE) n° 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche et portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (JO L 347 du 20.12.2013, p. 320).

13 Pour la période 2000-2006: article 30, paragraphe 4, du règlement (CE) n° 1260/1999 du Conseil; pour la période 2007-2013: article 57 du règlement (CE) n° 1083/2006; pour la période 2014-2020: article 71 du règlement (UE) n° 1303/2013.

14 Les réalisations ont été partiellement obtenues dans trois projets audités seulement (n° 1, 20 et 27). Par exemple, dans le cadre du PO national italien, le projet n° 27, une ligne de production pilote, n'avait pas fabriqué le nombre prévu de produits (composants pour éclairage organique). Par conséquent, les objectifs en matière de réalisations scientifiques n'ont été que partiellement atteints dans la mesure où l'espace couvert par l'éclairage organique a été réduit.

15 Projet n° 1.

16 Projets nos 20, 27 et 33.

17 Projets nos 1, 10, 14, 20, 26, 27, 32, 33 et 35. L'existence des réalisations d'un projet (n° 25) n'a pas pu être évaluée au moment de l'audit. Concernant le projet n° 10, les actifs n'étaient pas utilisés immédiatement après la fin de la période de durabilité; pour le projet n° 14, ils ne l'étaient pas un an après et pour le projet n° 35, ils ne l'étaient pas trois ans et demi après.

18 Projet n° 10.

19 Ces informations ont parfois pu être limitées en raison du fait que notre audit a eu lieu après l'expiration de la période d'archivage de ces documents.

20 Dans les cas où la période de durabilité n'était pas encore achevée, notre évaluation repose uniquement sur les informations disponibles au moment de notre audit.

21 Projets nos 33, 35, 39, 40 et 41.

22 Projets nos 16, 17, 19, 21, 23 et 24.

23 Dans un cas, l'évaluation n'a pas été possible en raison du manque d'informations (projet n° 25).

24 Projets nos 4, 7, 10, 11, 15, 18, 20, 24, 26, 27, 33 et 37.

25 Projets nos 11, 18, 23 et 37.

26 Projet n° 1.

27 Dans l'année suivant la fin de la période de durabilité réglementaire (projets nos 10, 14 et 26).

28 Projets nos 1 (faillite du bénéficiaire due à l'augmentation de la concurrence sur le marché des panneaux solaires), 10 (environnement difficile dans le secteur économique concerné) et 35 (changements dans la législation sur les énergies renouvelables).

29 Projets nos 5, 7, 14, 26 et 32.

30 Projet n° 25.

31 Projets nos 1 et 26.

32 Projets nos 7, 10, 28, 29, 33, 36 et 38.

33 Projets nos 2, 24 et 27.

34 Voir par exemple l'article 5, paragraphe 1, du règlement (CE) n° 1083/2006.

35 Projets nos 33, 35, 36, 37, 39, 40 et 41.

36 Projet n° 11.

37 Projets nos 8, 14 et 15.

38 Projets nos 16 et 17 relevant du PO «Basse-Saxe» et projets nos 19, 21, 23 et 24 relevant du PO «Saxe».

39 Voir l'étude de l'OCDE intitulée Italy: Key issues and policies, OECD studies on SMEs and entrepreneurship (2014).

40 Cette situation est également évoquée dans une étude de l'OCDE de 2014 intitulée Italy: Key issues and policies, OECD Studies on SMEs and Entrepreneurship.

41 Tels que l'asymétrie des informations pertinentes pour les entreprises, un manque d'expertise et de contacts, des obstacles à l'accès au marché et à l'amélioration de leur position dans les chaînes de valeur, ainsi que des coûts élevés associés aux investissements dans l'innovation ou dans des mesures nécessaires pour promouvoir l'investissement privé. Toutefois, ces problèmes ont été insuffisamment pris en considération lors de la conception des PO.

42 Principalement l'article 30, paragraphe 4, du règlement (CE) n° 1260/1999 et l'article 57 du règlement (CE) n° 1083/2006.

43 À l'exception d'une mesure auditée en Italie (PO «Pouilles») pour laquelle l'obligation de conserver les biens immobiliers a été étendue à dix ans.

44 Projets nos 12, 13, 19, 20, 24, 25, 27 et 31.

45 Par exemple, une entreprise tchèque (projet n° 9) avait bénéficié de trois subventions en cinq ans. Elle avait même précisé dans sa demande qu'aucun prêt ou subvention ne serait nécessaire pour mettre en œuvre le projet.

46 Projets nos 3, 9, 14, 25, 28, 29, 31 et 41.

47 Ce point a également été critiqué dans le rapport annuel 2016 de la Cour, voir point 6.76 du chapitre 6 sur la cohésion.

48 Comme nous l'avons mentionné dans le rapport spécial n° 2/2017 intitulé «Négociation, par la Commission, des accords de partenariat et des programmes relevant de la cohésion pour la période 2014-2020: les dépenses ciblent davantage les priorités d'Europe 2020, mais les dispositifs destinés à mesurer la performance sont de plus en plus complexes». Ce rapport préconise de déterminer quels indicateurs sont «les plus pertinents et les plus appropriés pour mesurer l'impact des interventions de l'UE».

49 Par exemple, pour le PO en Autriche ainsi que pour certaines mesures spécifiques relevant des PO national et régional en Italie. En outre, les autorités polonaises n'ont approuvé les lignes directrices visant à assurer la durabilité des projets qu'en 2012, c'est-à-dire uniquement pour la dernière partie de la période 2007-2013. Celles-ci prévoyaient des exigences en matière de durabilité, des critères spécifiques concernant l'évaluation de la durabilité, une méthodologie pour calculer les corrections et des recommandations en vue de faire face à des circonstances particulières (par exemple, changements dans la structure de propriété, actifs amortis ou encore réalisations et résultats modifiés ou revus à la baisse). Pourtant, ces lignes directrices n'ont pas suffi à assurer un suivi totalement efficace contribuant à atteindre des résultats durables, étant donné que les AG ne disposaient pas des données fiables en la matière.

50 Ex-post evaluation of Cohesion Policy programmes 2007-2013, Final report – work package 2: ‘Support to SMEs – Increasing Research and innovation in SMEs and SME Development', 30 mars 2016; et Final report – work package 4: ‘Support to large enterprises', 18 février 2016. Synthèse présentée dans le document de travail des services de la Commission SWD(2016) 318 final du 19 septembre 2016.

51 Le Land de Saxe a toutefois prévu la possibilité de renoncer au recouvrement et à la résiliation de la subvention dans des circonstances dûment justifiées.

52 Règlement (UE) n° 1301/2013 et règlement (UE) n° 1303/2013.

53 Article 3, paragraphe 1, points a) et b) du règlement (UE) n° 1301/2013.

54 Article 71 du règlement (UE) n° 1303/2013.

55 Rapport spécial n° 2/2017 intitulé «Négociation, par la Commission, des accords de partenariat et des programmes relevant de la cohésion pour la période 2014-2020».

56 Articles 22 et 96 et annexe II du règlement (UE) n° 1303/2013.

57 Voir article 17 et annexe XI du règlement (UE) n° 1303/2013 ainsi que le rapport spécial n° 2/2017.

58 Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions - «Think Small First»: Priorité aux PME - Un «Small Business Act» pour l'Europe {SEC(2008) 2101} {SEC(2008) 2102} /* COM/2008/0394 final */ du 25 juin 2008.

59 Voir également le document de travail des services de la Commission SWD (2017) 127 final du 31.3.2017 intitulé The Value added of Ex-ante conditionalities in the European Structural and Investment Funds.

60 Directive 2011/7/UE.

61 Voir les notes de bas de page 48 et 55.

62 Rapport spécial n° 15/2017 intitulé «Les conditions ex ante et la réserve de performance dans le domaine de la cohésion: des instruments innovants mais pas encore efficaces».

63 Étude intitulée Aspect of durability in the assessment of effectiveness of support for businesses under Structural and Cohesion Funds (La dimension de la pérennité dans l'évaluation de l'efficacité du soutien aux entreprises au titre des Fonds structurels et de cohésion), 2013.

Étape Date
Adoption du plan d'enquête/début de l'audit 8.6.2016
Envoi officiel du projet de rapport à la Commission (ou à toute autre entité auditée) 11.12.2017
Adoption du rapport définitif après la procédure contradictoire 7.2.2018
Réception des réponses officielles de la Commission (ou de toute autre entité auditée) dans toutes les langues 6.3.2018

Équipe d'audit

Les rapports spéciaux de la Cour présentent les résultats de ses audits relatifs aux politiques et programmes de l'UE ou à des questions de gestion concernant des domaines budgétaires spécifiques. La Cour sélectionne et conçoit ces activités d'audit de manière à maximiser leur incidence en tenant compte des risques pour la performance ou la conformité, du niveau des recettes ou des dépenses concernées, des évolutions escomptées ainsi que de l'importance politique et de l'intérêt du public.

Le présent audit de la performance a été réalisé par la Chambre II (Investissements en faveur de la cohésion, de la croissance et de l'inclusion), présidée par Mme Iliana Ivanova, Membre de la Cour. L'audit a été effectué sous la responsabilité de M. Ladislav Balko, Membre de la Cour, assisté de: M. Branislav Urbanič, chef de cabinet; Mme Zuzana Franková, attachée de cabinet et membre de l'équipe d'audit; M. Gerhard Ross, directeur; Mme Myriam Cazzaniga, manager principal; M. Kurt Bungartz, chef de mission; Mmes Alessandra Falcinelli et Jolita Korzunienė, auditrices.

De gauche à droite: Branislav Urbanič, Zuzana Franková, Ladislav Balko, Myriam Cazzaniga et Jolita Korzunienė.

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